KIRYAT SHMONA, Dans les localités du nord d'Israël, les hôtels ont rouvert leurs portes. Les touristes reviennent au compte-gouttes. Des ouvriers s'activent à réparer les maisons touchées par les roquettes du Hezbollah cet été.
Malgré cet apparent retour à la normale, la population redoute déjà une nouvelle guerre. Contre le mouvement radical chiite, ou pire, contre celui qui est perçu comme son principal parrain, l'Iran.
"Nous ne nous sentons pas plus en sécurité aujourd'hui. Il y a toujours des milliers de roquettes dirigées contre nous", assure Raz Flusman, 30 ans, copropriétaire d'un magasin d'informatique à Kiryat Shmona, où un millier de missiles se sont abattus durant la guerre.
Lors d'un rassemblement dans la banlieue sud de Beyrouth, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré vendredi que son mouvement était en possession de 20.000 roquettes.
"Si vous retirez les armes de tous les pays arabes, alors vous aurez la paix. Si vous retirez les armes d'Israël, dans la minute qui suit nous ne serons plus là", assure Flusman.
L'inquiétude perce dans ces villes du Nord tandis que les dernières troupes de Tsahal devraient avoir achevé leur retrait du Sud-Liban dans les jours à venir.
Conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'Onu, elles laissent l'entière place aux soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), en cours de renforcement.
Depuis la trêve du 14 août, le moral des Israéliens est en berne. Beaucoup ont perdu confiance dans le gouvernement d'Ehud Olmert et dans leur armée, tous deux accusés d'avoir mal géré l'offensive. Certains sont convaincus que la capacité de dissuasion militaire de l'Etat juif envers ses principaux ennemis a été entamée.
"C'est un mauvais pressentiment", reconnaît Reuven Wineberg, 52 ans, propriétaire de l'hôtel Alaska Inn dans le village de Metula. "Cela arrivera encore, c'est sûr. Si nous avons de la chance, ce sera dans un ou deux ans. Sinon, cela pourrait être dès demain."
Les habitants se disent également sceptiques quant à l'efficacité de la nouvelle mission onusienne au pays du Cèdre.
"Même si les casques bleus ne font pas un bon boulot, on ne devrait pas rester là-bas, cela ne fait qu'enflammer les choses", estime Netta Reches, 34 ans, propriétaire d'une boutique d'artisanat à Metula.
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