JERUSALEM,le 10/06/08- Le Premier ministre israélien Ehud Olmert devait entamer mardi deux jours de consultations sur une éventuelle opération d'envergure anti-Hamas dans la bande de Gaza visant à mettre fin aux tirs de roquettes de ce territoire palestinien.
Quatre roquettes se sont abattues mardi matin sur le sud d'Israël sans faire ni victimes ni dégâts. La semaine dernière, un Israélien avait été tué par l'explosion d'un de ces projectiles.
"La situation actuelle ne peut plus durer, le Premier ministre va discuter des différentes options dont celle du recours à la force", a affirmé Mark Regev, porte-parole du Premier ministre.
Le chef du gouvernement devait évoquer ce dossier lors du conseil des ministre hebdomadaire mardi, puis entamer des consultations dans la journée avec les ministres de la Défense et des Affaires étrangères, Ehud Barak et Tzipi Livni, avant une réunion du cabinet de sécurité prévue mercredi.
"Il se peut qu'une décision soit prise à l'issue de cette réunion du cabinet de sécurité", a ajouté le porte-parole.
Ces discussions ont lieu au lendemain de l'annonce qu'une lettre du soldat israélien Gilad Shalit, enlevé en juin 2006 et détenu dans la bande de Gaza, avait été transmise par les islamistes du Hamas à sa famille.
Dans cette missive, adressée à ses parents et remise par l'intermédiaire du Centre Carter --du nom de l'ancien président américain Jimmy--, Gilad Shalit affirme, selon le quotidien Yédiot Aharonot: "je vais mal, sauvez-moi, ne m'abandonnez pas, je veux revenir vite à la maison".
Les dirigeants israéliens ont notamment exigé d'obtenir des informations sur le sort du soldat comme condition à toute trêve des violences dans la bande de Gaza avec le Hamas négociée par l'intermédiaire de l'Egypte.
Un des derniers signes de vie de Gilad Shalit donné par le Hamas remontait au 25 juin 2007 lorsque le mouvement islamiste avait rendu public un message enregistré du soldat appelant le gouvernement d'Ehud Olmert à faire plus d'efforts pour sa libération et affirmant que sa santé s'était détériorée.
Un haut responsable du ministère de la Défense, Amos Gilad, a affirmé à la radio militaire "qu'il n'y avait aucun lien entre cette lettre et une éventuelle opération militaire".
Il a toutefois souligné que l'essentiel pour le Hamas était "d'éviter une grande opération militaire israélienne qui remettrait en cause le contrôle qu'il exerce dans la bande de Gaza (depuis juin 2007), alors que le Hamas veut étendre son pouvoir en Judée-Samarie (Cisjordanie) et à l'OLP", l'Organisation de libération de la Palestine, a ajouté Amos Gilad.
Ce général de réserve a rappelé qu'Israël ne négociait pas avec le Hamas, mais entretenait "des contacts avec l'Egypte avec laquelle nous examinons toutes sortes de propositions et d'engagements".
Il faisait allusion aux demandes répétées d'Israël pour que l'Egypte agisse avec plus d'efficacité pour empêcher la contrebande d'armes du Sinaï égyptien vers la bande de Gaza. Le Caire rétorque oeuvrer sans relâche.
Pour sa part, le Hamas veut obtenir la levée du blocus de la bande de Gaza en échange d'un arrêt des tirs de roquettes.
Le mouvement islamiste réclame aussi la libération de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël en échange de celle de Shalit. Il avait fait parvenir en avril à Israël, par l'intermédiaire de l'Egypte, une liste de 450 prisonniers en ce sens.
L'armée israélienne mène des attaques ponctuelles quasi-quotidiennes dans la bande de Gaza et impose un blocus à ce territoire en représailles aux tirs de roquettes.
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