Israël : Création d'un Etat palestinien: le Hamas brandit la menace d'une 3e Intifada
LE CAIRE - Le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, a brandi samedi au Caire la menace d'une troisième Intifada si un accord international n'intervenait pas d'ici six mois en vue de la création d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967.
"Nous donnons six mois à la communauté internationale pour (trouver) un véritable horizon politique. Il y a une véritable opportunité politique pour un Etat palestinien dans les frontières de 1967", a déclaré le responsable islamiste palestinien en exil lors d'une conférence de presse au Caire. "Si nos demandes ne sont pas remplies, le peuple palestinien suspendra toute initiative politique et lancera une troisième Intifada et un conflit ouvert", a-t-il menacé. "La victoire dans ce conflit nous reviendra". Interrogé par l'AFP sur les demandes précises devant être remplies dans ce délai, M. Mechaal a rejeté toute idée d'une déclaration de principe. "Notre demande nationale, et non seulement celle du Hamas, est la fin de l'occupation et la création d'un Etat palestinien dans les frontières du 4 juin 1967 - sans colonies, grandes ou petites - ainsi qu'une souveraineté véritable sur le sol et le sous-sol", a-t-il affirmé. "Nous refusons ce que les autres ont fait: des négociations par étapes ou une déclaration de principes. Le peuple palestinien n'a qu'une seule demande et il ne marchandera pas", a-t-il affirmé. "La communauté internationale doit respecter (cette demande) et amener Israël à la respecter", a réitéré M. Mechaal. "Si nous ne l'obtenons pas par une entente sur le chemin de la paix, nous l'obtiendrons par la résistance", a-t-il menacé. Le responsable du Hamas, qui est basé à Damas, s'est entretenu au Caire avec le chef des services de renseignement égyptiens, Omar Souleimane, des efforts en cours depuis plusieurs mois pour former, avec le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, un gouvernement d'union nationale. M. Mechaal a lié la formation de ce cabinet à la levée du blocus économique et politique imposé par la communauté internationale depuis la formation du gouvernement du Hamas en mars. L'économie palestinienne, déjà exsangue, est saignée à blanc depuis son entrée en vigueur. Pour reprendre ses aides aux Palestiniens, la communauté internationale exige que le Hamas reconnaisse Israël, les accords israélo-palestiniens passés et renonce à la violence, ce que le mouvement islamiste refuse. "La formation d'un gouvernement d'union nationale dépend de certains points, dont le premier est la levée du blocus", a dit M. Mechaal, indiquant que les efforts pour le lever "restaient vagues". Ce n'est "pas une demande, mais un droit", a-t-il affirmé. M. Mechaal a également estimé que le gouvernement d'union "sera formé. Nous les Palestiniens formons un seul peuple. Nous n'avons d'autre choix que d'accepter. Nous sommes partenaires dans un projet national", a déclaré M. Mechaal. Il a rejeté sur Israël le retard dans la conclusion d'un accord sur l'échange du soldat israélien Gilad Shalit enlevé à Gaza en juin par des activistes palestiniens contre des prisonniers palestiniens. La branche armée du Hamas est l'un des trois groupes ayant revendiqué la capture du soldat israélien. L'armée israélienne a lancé depuis une vaste série d'opérations meurtrières dans la bande de Gaza. "Israël tergiversait et voulait que le soldat lui soit remis sans tenir compte des 10.000 prisonnières et prisonniers palestiniens", a indiqué M. Mechaal, qui a affirmé: "il est impossible que nous les abandonnions".
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