Des informations sur Ron Arad et une dépouille mortelle moyennant les corps de deux combattants du Hezbollah

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Des informations sur Ron Arad et une dépouille mortelle moyennant les corps de deux combattants du Hezbollah

Article paru dans "L'Orient"

Le 16/10/07, La nouvelle est tombée soudainement, prenant tout le monde de court, y compris les parents des combattants du Hezbollah dont les dépouilles mortelles ont été rendues hier par Israël. Cet échange de prisonniers et de dépouilles mortelles, le cinquième du genre entre Israël et le Hezbollah, devrait être le prélude à un autre d’une plus grande importance qui permettrait à Israël de retrouver ses deux soldats enlevés par le Hezbollah le 12 juillet 2006, moyennant la remise au Hezbollah des trois prisonniers libanais encore emprisonnés dans ses geôles : Samir Kantar, Nassim Nasr et Yehia Skaff...
Dans son dernier discours lors de la commémoration de la journée al-Qods, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah avait déclaré qu’il donnait rendez-vous très prochainement aux prisonniers libanais. Cela a certes mis la puce à l’oreille des journalistes, convaincus désormais que le dossier devrait bouger, mais nul ne pensait que cela se ferait aussi vite.
Aussitôt la nouvelle de l’échange annoncée dans la matinée d’hier, les journalistes se sont précipités vers le Sud pour une attente de plusieurs heures. Vers 16h, un délégué du CICR Igor Ramzoni est arrivé à Naqoura à bord d’un convoi de trois voitures pour l’échange. Plus tard, ce sont les parents des martyrs, dont les dépouilles mortelles devaient être remises par Israël, qui sont arrivés à leur tour, émus et presque sous le choc de la nouvelle.
Hajj Wafic Safa, responsable sécuritaire du Hezbollah, qui avait participé aux autres opérations d’échange, est ensuite arrivé sur les lieux à la tête d’un convoi de dix voitures et de plusieurs ambulances. Entre-temps, l’armée libanaise avait renforcé sa présence dans le secteur et il était quasiment impossible d’obtenir des informations sur les modalités de l’échange...
C’est finalement vers 18h que la délégation du CICR et celle du Hezbollah se sont rendues dans le no man’s land, entre la frontière libanaise et israélienne, pour recevoir les dépouilles mortelles des deux combattants Ali Wazwaz de Maïs Jabal et Mohammad Demachkiyé de Aïta Jabal, tombés au cours des combats de l’été dernier. De son côté, le Hezbollah doit remettre aux Israéliens la dépouille mortelle du soldat d’origine éthiopienne mort noyé pendant la guerre de l’été dernier, dont le corps a été entraîné vers le rivage libanais où des combattants du Hezbollah l’avaient recueilli.

Arad
Selon des informations qui n’ont pas été confirmées, un prisonnier libanais capturé au cours des combats de l’été dernier, Hassan Naïm Akil, du village de Jebbayn devait aussi faire partie de l’échange. Les sources israéliennes ont confirmé à l’AFP que Akil a été remis à la partie libanaise, mais celle-ci n’a pas voulu nier ou confirmer l’information.
L’opération a été, en tout cas, planifiée et mise au point par les médiateurs allemands. Mais les sources israéliennes ont révélé à l’AFP que, dans le cadre de cet échange, le Hezbollah doit aussi fournir des informations sur le pilote israélien disparu au Liban en 1986. Ron Arad, dont l’avion avait été abattu au-dessus du Liban-Sud en 1986, avait été capturé par des miliciens appartenant à l’époque au mouvement Amal. Mais toute trace de lui avait disparu et en 1994, un commando israélien avait enlevé à Qsarnaba, dans la Békaa, Moustapha Dirani, ancien responsable sécuritaire d’Amal devenu par la suite proche du Hezbollah. Moustapha Dirani, qui avait été soumis à la torture pour révéler ce qu’il savait, avait confié avoir bel et bien hébergé Ron Arad au cours des premiers jours de sa capture, avant de perdre sa trace dans les bombardements et le chaos des années 86 et 87. Moustapha Dirani a été relâché dans le cadre d’une opération d’échange de prisonniers qui s’est déroulée en 2004 et les Israéliens n’ont toujours pas eu de nouvelles de leur pilote. Ils ont même accusé l’Iran de le détenir, et ce pays a nié l’information.

Si les informations que doit remettre le Hezbollah aux Israéliens sont jugées intéressantes et satisfaisantes, le processus d’échange devrait se poursuivre et il faudra s’attendre à des développements importants sur ce plan. Rappelons que le dossier des prisonniers est exclusivement entre les mains du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, qui le gère personnellement. C’est donc lui qui a donné ses instructions pour que les détails de l’échange d’hier soient gardés secrets. Ce n’est qu’aujourd’hui que les responsables du parti seront autorisés à fournir quelques détails... En attendant le grand jour où ce dossier sera définitivement clos. Ce qui est sûr, c’est que l’échange, même partiel, d’hier intervient à une étape très critique dans la vie politique libanaise et il sert à la fois les intérêts du gouvernement israélien affaibli après la guerre de l’été dernier et ceux du Hezbollah, impliqué désormais dans la polémique politique interne.

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