Affaire troublante à Assuta Ramat Hay'il : deux enfants non compatibles génétiquement avec leur père biologique

Un an et demi après les événements bouleversants survivants à l'hôpital Assuta Ramat Hay'il de Tel-Aviv, le ministère de la Santé a enfin publié les conclusions de son enquête. Ce scandale, qui mêle erreurs médicales et gestion maladroite, met en lumière des pratiques préoccupantes dans le domaine de la procréation médicalement assistée en Israël. Voici un récit détaillé de cette affaire, qui soulève autant d'indignation que de questions.

Les faits : une incompatibilité génétique alarmante

En mai 2023 , le ministère de la Santé a reçu une alerte concernant une incompatibilité génétique entre un enfant et son père biologique. Cet enfant, né grâce à une procédure de fécondation in vitro (FIV) réalisée à Assuta, a provoqué un doute majeur : l'ovule de la mère aurait été fécondé par le sperme d'un autre homme.

Pire encore, des tests génétiques effectués à l'étranger sur les deux enfants de ce couple ont confirmé que ni l'un ni l'autre n'étaient issus du sperme du père . Ces résultats tragiques ont révélé que les ovules de la mère avaient été fécondés, par erreur, avec le sperme d'un donneur inconnu. Ce choc a bouleversé la famille, qui ignorait tout de ces manipulations graves et non consenties.

Une gestion désastreuse de la crise

Le rapport du ministère de la Santé est accablant pour la direction de l'hôpital. Il indique que la réaction face à cet incident a été « lente et maladroite » . Selon les conclusions, aucune procédure formelle d'enquête n'a été déclenchée immédiatement et l'hôpital n'a pas informé les autorités sanitaires dans les délais requis.

L'attitude envers le couple, déjà traumatisée par cette révélation, a également été évoquée : l'hôpital, se sentant attaqué, n'a pas fait preuve de la sensibilité et du professionnalisme indispensables dans une telle situation.

Des erreurs systématiques dues à la surcharge de travail

Outre cet incident génétique, l'enquête a mis au jour deux événements survenus en février et mai 2023 , impliquant la dégénérescence totale des ovules de deux patientes. Ces dernières ont dû recommencer tout le processus de FIV, éprouvant à nouveau un chemin déjà difficile.

Le comité d'enquête attribue ces erreurs à des dysfonctionnements systémiques dues à une surcharge de travail des embryologistes. Ces derniers avaient pourtant déjà signalé la pression excessive qui s'exerçait sur eux, mais leurs plaintes étaient restées sans réponse.

Un manque de transparence aggravant

L'un des aspects les plus choquants de cette affaire est la tentative apparente de dissimuler certains faits . Le ministère de la Santé a souligné les écarts significatifs entre le rapport interne de l'hôpital et celui soumis aux autorités. Ces manœuvres ont compromis la confiance dans les enquêtes et exacerbé la gravité des faits.

Déclaration de l'hôpital Assuta

Dans un communiqué officiel, Assuta a déclaré prendre « très au sérieux les conclusions du comité d'inspection » . L'hôpital affirme avoir :

• Renforcé ses mécanismes de contrôle qualité ;
• Adopté des technologies avancées pour garantir la sécurité des patients ;
• Remplacé et ajouté des professionnels pour améliorer la gestion des procédures.

Concernant la déshydratation des ovules, un problème décrit comme rare mais connu dans la littérature médicale , l'hôpital affirme avoir raffiné ses protocoles internes et appris des leçons tirées de ces incidents.

Malgré ces mesures correctives, Assuta insiste sur son engagement à réaliser le rêve de nombreux couples de devenir parents, tout en préservant des normes cliniques élevées .

Un scandale aux répercussions majeures

Cette affaire, qui fait écho à un autre scandale survenu à Assuta Rishon Lezion, rappelle l'importance cruciale de la transparence et de la responsabilité dans le domaine médical. Pour les familles touchées, ces erreurs ne se résument pas à de simples incidents techniques : elles représentent une trahison profonde de la confiance placée en des institutions censées protéger leurs intérêts.

Alors que le ministère de la Santé appelle à des réformes et à un encadrement renforcé, une question demeure : comment éviter de tels drames à l'avenir ?

Un système à réformer d'urgence

Les révélations de cette enquête révèlent un besoin urgent de revoir les protocoles de contrôle et de mieux protéger les patients face aux erreurs médicales. Au-delà des discours officiels, ce scandale est un appel clair à repenser les conditions de travail, la communication et la gestion des crises au sein des hôpitaux spécialisés dans la procréation médicalement assistée.