Parce que ses amis ont été assassinés à Nova : un jeune homme condamné échappe à la prison
Une tragédie personnelle pour justifier un laboratoire de cannabis
C'est une affaire à la fois tragique et teintée d'ironie qui s'est récemment déroulée à Bat Yam . Un jeune homme de 24 ans, pris la main dans le sac avec un laboratoire clandestin de cannabis , a échappé à une peine de prison. Son explication ? Il n'avait pas l'intention de vendre sa marchandise : "Mes amis, pour qui je faisais ça, sont morts dans le massacre de Nova."
Un laboratoire à domicile, mais pour qui ?
Le bureau du procureur du district de Tel-Aviv n'a pas lésiné : l'acte d'accusation était solide. Lors d'une perquisition dans un appartement loué par Y., les détectives de la police sont tombés sur un laboratoire de culture de cannabis d'une ampleur impressionnante. Voici le butin :
103 plants de marijuana , soit 12 kg de produit brut ;
4 kg de cannabis conditionné en sacs, prêts à être distribués ;
Tout le matériel nécessaire à une production professionnelle : systèmes de ventilation, ampoules chauffantes, climatiseurs, engrais, et même un réseau d'irrigation soigneusement installé.
Cerise sur le gâteau : pour alimenter tout ce dispositif, Y. avait piraté le système électrique , histoire de ne pas alourdir sa facture d'électricité. Un jeune homme ingénieux, mais sur une pente glissante.
Une défense hors du commun
Face à ce tableau , Y. n'a pas nié les faits. Il a admis avoir monté ce laboratoire mais, fidèle à l'adage selon lequel une bonne excuse vaut mieux qu'un long procès, il a expliqué qu'il n'avait aucune intention de vendre sa récolte. Pourquoi ? Parce que « sept de mes bons amis ont été assassinés lors d'un massacre à la fête Nova. »
Selon lui, il ne cherchait plus qu'à soulager son traumatisme par l'automédication , une explication qui a laissé le tribunal osciller entre empathie et perplexité.
L'avocat de la défense, Shani Moran , a plaidé avec véhémence en faveur de son client, demandant au juge de prendre en compte les circonstances « exceptionnellement difficiles » de sa vie. Elle a soutenu que le jeune homme méritait une chance de se réhabiliter plutôt qu'une condamnation carcérale.
Accord de plaidoyer et clémence judiciaire
L'affaire a pris un tournant lors du procès. L'avocat de la défense, Shani Moran , a insisté sur les circonstances dramatiques entourant la vie de Y. Elle a demandé au tribunal de prendre en compte son deuil et son état émotionnel. Elle a plaidé pour une peine alternative à la prison, suivant les recommandations du service de probation.
De son côté, le parquet, soucieux de lutter contre la prolifération des laboratoires de cannabis à domicile , avait requis une peine de 15 à 20 mois de prison . Cependant, face aux arguments de la défense et à l'accord de plaidoyer, l'acte d'accusation a été légèrement modifié.
Le verdict : une punition sans incarcération
Le juge, après avoir entendu les deux parties, a opté pour une sentence équilibrée : neuf mois de travaux d'intérêt général , assortis d'une amende de 5 000 NIS (environ 1 200 euros). Ainsi, Y. a évité la prison, tout en devant payer pour ses actions.
L'objectif ? Permettre au jeune homme de contribuer à la société tout en marquant une limite claire aux comportements illégaux.
Une justice à double tranchant
Cette décision a provoqué des réactions contrastées. Certains y voient une preuve d'empathie de la justice pour un individu marqué par une tragédie personnelle. D'autres estiment qu'elle envoie un mauvais signal : peut-on justifier une infraction aussi grave par un drame personnel ?
En tout cas, cette affaire pose des questions importantes : où tracer la ligne entre empathie et justice stricte ? Et surtout, comment empêcher que des drames personnels ne servent d'excuse à des activités illégales ?
Boostez la visibilité de votre entreprise avec Alliancefr.com
Touchez une audience ciblée et engagée grâce au principal magazine juif francophone. Nos solutions publicitaires sur mesure sont faites pour vous.
📞 Contactez-nous dès maintenant :
Vos réactions