"J'avais peur que Keshet soit effacé de ma carte d'identité" : Témoignage poignant d'une mère endeuillée
Natalia Kasrotti, mère de Keshet, assassinée lors de la fête Nova, a exprimé ses craintes de voir le nom de son fils retiré de l'annexe de sa carte d'identité. Grâce à la sensibilité d'un employé, ce scénario a été évité. Cependant, d'autres parents endeuillés n'ont pas tous eu cette chance. Selon l'Autorité de la Population et de l'Immigration, "Depuis le 7 octobre, des procédures actualisées incitent les employés à agir avec plus d'humanité dans ces situations douloureuses."
Un témoignage devenu viral
Quelques jours auparavant, Natalia Kasrotti, mère de feu Keshet Xarotti Kalifa, assassiné par les terroristes du Hamas lors de l'attaque tragique au carrefour de Mefalim, avait partagé sur les réseaux sociaux son expérience bouleversante. Dans un groupe WhatsApp de familles endeuillées, elle avait entendu parler d'enfants "disparus" des annexes des cartes d'identité parentales.
"Je me suis assise devant le greffier, les mots coincés dans ma gorge. Je voulais lui demander de ne pas effacer mon fils, mais les larmes m'ont submergée", raconte-t-elle. Selon elle, l'employée, empathique, à pris l'initiative : "Je sais ce que vous voulez. Je suis désolée." Natalia ajoute : "Elle m'a tendu l'annexe, intacte. À cet instant, j'ai compris ma chance."
Son témoignage, partagé en ligne, a suscité des centaines de réactions, révélant des expériences variées. "Un père m'a écrit qu'il avait demandé à garder le nom de son fils décédé sur sa carte d'identité, 24 ans après sa mort", rapporte Natalia. "Cela montre qu'il faut standardiser cette pratique. Ce choix ne devrait pas dépendre de la sensibilité d'un employé."
Des réponses émouvantes
Les réactions des autres parents endeuillés ont manqué de cohérence dans les politiques administratives. Rina, une mère qui a perdu son fils de 5 ans dans un accident de parachutisme il y a 43 ans, témoigne : "Son nom avait été effacé, mais après ma demande, ils l'ont réintégré."
Desi Halevi, dont le fils Aviad a également été assassiné à Nova, s'interroge :
"Les employés font-ils ce qu'ils veulent ?"
Un autre commentaire mis en lumière une pratique troublante : "J'ai renouvelé ma carte d'identité et, sans explication, le nom de mon enfant disparu n'y figurait plus", écrit Ora.
Natalia conclut : "Si je ne m'étais pas renseignée, le nom de Keshet aurait pu être omis. Il faut une procédure claire, universelle, et surtout, plus de sensibilité de la part des employés administratifs."
L'Autorité de la Population répond
Tammy Ezerzer, directrice du registre et de la biométrie, précise les règles en vigueur : "Lorsqu'un enfant décède, les parents peuvent choisir de conserver ou non son nom dans l'annexe de leur carte d'identité. Cependant, par défaut, le nom n'apparaît pas automatiquement."
Elle reconnaît des erreurs passées : "Nous avons eu des cas où des enfants décédés ont été ajoutés sans l'accord des parents. Depuis, nous avons mis à jour nos directives pour garantir que ces choix soient respectés."
Depuis le 7 octobre, une nouvelle politique exige des employés qu'ils réagissent avec empathie dans ces situations délicates. "Nos équipes sont formées pour détecter la douleur d'un parent, même sans mots. Cette sensibilité est essentielle", insiste Ezerzer.
Un débat persistant
Certains parents préfèrent ne pas voir le nom de leur enfant décédé inscrit, tandis que d'autres, comme Natalia, considèrent qu'il est crucial de le maintenir. "Cela dépend de nombreux facteurs, notamment la cause du décès", admet Ezerzer.
Les parents disposent désormais de plusieurs moyens pour mettre à jour leur carte d'identité : en ligne, via des bornes en libre-service ou directement auprès des bureaux administratifs.
En revanche, les règles diffèrent pour les conjoints. "Un époux décédé n'apparaît pas dans l'annexe, car il n'est pas considéré comme un parent direct", précise Ezerzer.
Un appel à l'humanisation
Pour Natalia et d'autres familles, cette démarche administrative devrait être une empreinte de respect et de compassion. "Avant de modifier une annexe, les employés doivent présenter toutes les options et laisser aux parents le soin de décider", affirme Natalia. Elle insiste également sur la nécessité d'informer les familles en amont : "Il faut éviter les mauvaises surprises et donner un cadre clair à ces choix déchirants."
Ezerzer conclut en rappelant que la guerre récente a accentué la sensibilité autour de ces questions. "Nous faisons de notre mieux pour adapter nos procédures et accompagner les familles dans ces moments difficiles."
Boostez la visibilité de votre entreprise avec Alliancefr.com
Touchez une audience ciblée et engagée grâce au principal magazine juif francophone. Nos solutions publicitaires sur mesure sont faites pour vous.
📞 Contactez-nous dès maintenant :
Vos réactions