
Israël signe le premier traité international sur l'intelligence artificielle : une avancée historique face aux défis numériques et éthiques
Israël a franchi une étape décisive ce jeudi en signant la Convention du Conseil de l'Europe sur l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA). Ce traité, ouvert également aux États non membres de l'Union européenne, tels que les États-Unis et le Royaume-Uni, a pour objectif de réglementer ce domaine en pleine expansion afin d'assurer une utilisation responsable de cette technologie révolutionnaire.
L'événement a marqué une avancée majeure dans la régulation internationale de l'IA, avec la participation d’Israël aux côtés de plusieurs pays occidentaux, lors d’une cérémonie solennelle à Vilnius.
L'équilibre délicat entre innovation et protection des droits de l'homme
La signature de ce traité historique place Israël parmi les pionniers dans l'élaboration de politiques internationales en matière d'intelligence artificielle.
« Ce traité place Israël comme partenaire à part entière dans la création de la politique internationale dans ce domaine dans les années à venir et le placera au premier rang parmi les pays avancés du monde », a déclaré Gila Gamaliel, ministre de l'Innovation, de la Science et de la Technologie.
Le texte vise à encadrer principalement l'usage de l'intelligence artificielle dans le secteur public, avec des effets indirects pour le secteur privé.
Il impose aux États de veiller à ce que l'IA respecte les droits de l'homme, la démocratie et l'État de droit. Parmi les principes inscrits dans le traité figurent la dignité humaine, la transparence, la responsabilité et la non-discrimination. Des mécanismes sont également prévus pour corriger les violations potentielles des droits humains liés à l'utilisation de ces technologies, en exigeant une évaluation et une réduction des risques associés.
La participation active d’Israël à la formulation du traité a permis de créer un équilibre subtil entre la promotion de l'innovation technologique et la responsabilité éthique. « Cela constituera une base pour les discussions politiques sur la scène internationale dans les années à venir et marquera un carrefour important dans la politique mondiale de l'innovation », souligne le ministère dans un communiqué.
Une équipe israélienne de négociation mobilisée
Israël a contribué de manière significative à la négociation de ce texte complexe, par l'intermédiaire de représentants de plusieurs ministères, dont ceux de l'Innovation, des Affaires étrangères, de la Justice et de l'Économie, ainsi que de l'Autorité de l'innovation.
Ces négociateurs ont travaillé à la rédaction d'une convention qui permet une application modulaire et progressive selon les besoins et les circonstances spécifiques à chaque pays.
Adoptée par le Conseil de l'Europe dès le 17 mai dernier, la version finale du traité comporte huit chapitres couvrant des aspects variés, allant des obligations générales aux principes spécifiques, en passant par les mécanismes de coopération entre les États.
Parmi les principaux axes abordés, on retrouve les dispositions sur la dignité humaine, la transparence des processus décisionnels impliquant l'IA, et les recours en cas de violations des droits.
Des usages responsables, mais des risques bien réels : le cas des fausses photos manipulées par le Hamas
Si l’intelligence artificielle offre d’immenses opportunités dans des secteurs variés, ses risques ne sont pas moins réels, comme le montre un exemple récent : le Hamas a utilisé des images générées par IA pour diffuser de fausses informations sur les réseaux sociaux.
Ces fausses photos, pourtant convaincantes, ont été conçues pour manipuler l'opinion publique en créant des récits trompeurs. Uzi Yaari, vice-président du numérique chez Elad Systems, avertit :
« L'IA permet de rationaliser des processus bureaucratiques complexes, d’aider à la prise de décisions éclairées par d'énormes données, et de promouvoir la transparence publique. Cependant, sa capacité à créer des fausses déclarations convaincantes peut manipuler les esprits. »
Cet exemple démontre à quel point la régulation éthique de l’intelligence artificielle est cruciale. Le traité signé par Israël et ses partenaires internationaux vise à créer un cadre éthique rigoureux qui permettra de prévenir ces dérives, en particulier en matière de protection de la vie privée et de désinformation.
Un cadre éthique et évolutif pour protéger les droits humains à l'ère de l'IA
Le traité impose également des obligations générales aux États signataires, notamment celle de protéger les droits humains conformément aux législations nationale et internationale, tout en maintenant des institutions et procédures démocratiques solides.
Cela inclut la mise en place de mécanismes destinés à corriger les dérives des systèmes d’intelligence artificielle, en documentant notamment les interactions avec ces technologies et en assurant la possibilité de recours à des décisions humaines lorsque cela s'avère nécessaire.
Les risques posés par l’IA doivent être identifiés, évalués et réduits de manière proactive par les États. Le texte du traité invite à une approche progressive pour faire face à ces défis, permettant ainsi aux différents pays d’adapter les mesures selon leurs contextes spécifiques. Israël, en tant que pays à la pointe de l’innovation technologique, a joué un rôle clé dans la promotion de cette approche modulaire.
Une position de leader pour Israël sur la scène internationale de l'innovation
En signant cette convention, Israël s’affirme comme un acteur incontournable dans le domaine de l'intelligence artificielle à l’échelle mondiale. Cette avancée permet à l’État hébreu de combiner son expertise en matière d'innovation technologique avec une démarche éthique solide, en harmonie avec les valeurs démocratiques et les droits de l'homme.
Le traité représente un premier pas vers la création d’un cadre international pour une IA responsable, tout en plaçant Israël parmi les pays à la pointe de la régulation de cette technologie en pleine expansion. La prochaine étape consistera à mettre en œuvre ces principes
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