JERUSALEM ,le 16/06/08 - La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, s'efforçant de doper les négociations de paix, a achevé lundi une nouvelle mission en réunissant le Premier ministre palestinien Salam Fayyad et le ministre israélien de la Défense Ehud Barak.
Elle s'est ensuite rendue au Liban pour une visite surprise.
La rencontre à Jérusalem a notamment porté, selon des sources officielles, sur l'allègement des restrictions à la circulation en Cisjordanie occupée, où l'armée israélienne maintient plus de 600 barrages.
Selon des sources au ministère de la Défense, M. Barak a affirmé pendant la rencontre qu'il était prêt à examiner la levée de certains barrages tout en justifiant leur maintien en règle générale, répétant qu'il n'était "pas prêt à céder sur ce principe en raison de risques sécuritaires".
M. Fayyad a "protesté contre le maintien des barrages en Cisjordanie et contre les opérations de l'armée israélienne dans les zones contrôlées par l'Autorité palestinienne", a déclaré à la presse le ministre palestinien de l'Information Riyad al-Malki.
Lors de sa dernière visite, en mai, Mme Rice avait chargé des diplomates américains en Israël de surveiller l'aspect "qualitatif" de la levée de barrages militaires israéliens en Cisjordanie.
En mars, elle avait obtenu d'Israël un accord sur la levée de barrages routiers érigés pour protéger les populations israéliennes.
Or selon un rapport de l'ONU en avril, Israël a levé 44 "obstacles" en Cisjordanie sur les 61 qu'il s'était engagé à supprimer mais la plupart n'avaient que peu ou pas d'importance.
La visite de Mme Rice a été dominée par la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens, qui entrave tout progrès dans les négociations de paix parrainées par Washington et censées aboutir avant la fin de l'année.
"Nous sommes en juin, et je pense qu'il va falloir travailler de plus en plus dur", a dit Mme Rice en se référant à cette échéance.
Haussant inhabituellement le ton à l'égard d'Israel, elle a prévenu que la colonisation "n'affecterait pas les négociations sur le statut final" d'un Etat palestinien et ses "frontières définitives".
La visite de Mme Rice, sa sixième depuis la conférence d'Annapolis (Etats-Unis) en novembre où Israéliens et Palestiniens avaient relancé leurs négociations, a été précédée de l'annonce d'un nouveau projet de construction de 1.300 logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-est annexée.
Israël a répété qu'il considérait la partie arabe de Jérusalem, conquise pendant la guerre de juin 1967, comme une partie de son territoire et que les constructions de logements pouvaient s'y poursuivre.
Sans attendre le départ de Mme Rice, la municipalité de Jérusalem a annoncé qu'une commission de planification urbaine avait approuvé des plans de construction de 40.000 logements sur la prochaine décennie dans la ville, pour certains dans des quartiers de colonisation dans la partie arabe occupée.
Sur le terrain, trois activistes du Jihad islamique palestinien ont été tués en attaquant une unité israélienne dans la bande de Gaza. Une roquette tirée ensuite par le mouvement islamiste Hamas depuis Gaza a fait un blessé à Ashkelon dans le sud d'Israël.
Ces violences se sont produites alors que le Hamas, qui contrôle Gaza, devait transmettre lundi sa position "définitive" sur une trêve avec Israël négociée par l'entremise du Caire, selon l'agence officielle égyptienne Mena.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a émis l'espoir que cette trêve sera conclue "dans les prochains jours".
A Gaza, le Hamas a affirmé que les tractations en vue d'une trêve "touchent à leur fin. Nous espérons qu'il y aura un dénouement heureux pour le peuple palestinien".
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