Plaidoiries dans le procès des agresseurs présumés d'un adolescent franco-suisse à Dubaï

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Plaidoiries dans le procès des agresseurs présumés d'un adolescent franco-suisse à Dubaï

Le 29/11/07, DUBAI, Emirats arabes unis - La mère d'un adolescent franco-suisse a été contrainte mercredi de quitter la salle d'audience lors du procès à Dubaï des agresseurs présumés de son fils, après avoir protesté contre la plaidoirie du défenseur de deux Emirati accusés d'avoir enlevé et violé le jeune homme.

L'avocat des deux accusés, Rukoz Hobaika, a affirmé devant la cour qu'aucun de ses clients, âgés de 35 et 18 ans, n'avait eu de relation sexuelle avec le jeune homme.

D'après la mère de l'adolescent, Véronique R. qui assiste au procès, l'avocat a prétendu que son fils avait eu un comportement provoquant envers les accusés. Selon elle, il a "attaqué verbalement" son fils lors de sa plaidoirie. "Je me suis levée et j'ai dit 'honte à vous. Arrêtez de parler comme ça"", a-t-elle ensuite raconté à l'Associated Press lors d'un entretien téléphonique. "Je comprends qu'il soit là pour défendre ses clients, mais aucune loi ne lui donne le droit d'insulter mon fils".

Le juge Munir Sahmi a demandé à la mère de la victime de se taire, selon les journalistes présents dans la salle. Il l'a ensuite fait expulser par deux femmes policiers de la salle d'audience.

L'avocat de la défense a estimé que l'accusation n'avait pas apporté de preuve pour appuyer les chefs d'"enlèvement avec tromperie" et "relations homosexuelles forcées" retenues contre ses clients, des chefs passibles de la prison à vie ou de la peine de mort dans le système judiciaire émirati. Un troisième accusé, âgé de moins de 18 ans, risque jusqu'à 10 ans de prison pour les mêmes chefs s'il est reconnu coupable par le tribunal des mineurs.

Selon sa mère, une journaliste française, les autorités émiraties ont occulté le fait que l'un des prévenus, âgé de 35 ans, est séropositif, pour ne pas avoir à reconnaître que le sida existe à Dubaï. Pour l'heure, l'adolescent est séronégatif, selon sa mère, mais un nouvel examen décisif est attendu en janvier.

La mère et l'adolescent ont également mis en cause le médecin l'ayant examiné juste après les faits, qui l'avait accusé d'être homosexuel. Véronique R. a dit avoir dû quitter le pays début octobre avec son fils, des diplomates français l'avertissant que l'adolescent risquait d'être poursuivi pour actes homosexuels, un crime aux Emirats.

Le 7 novembre, après avoir été assuré qu'il n'y aurait pas de poursuites contre lui, l'adolescent avait raconté à huis clos devant les juges ce qui lui était arrivé ainsi qu'à son camarade de 16 ans alors qu'ils rentraient d'un centre commercial le 14 juillet dernier.

Lors de l'enquête, l'adolescent a dit à la police que les accusés l'avaient enlevé avec un camarade de 16 ans et les avaient conduits à la lisière du désert où ils les auraient menacés avec un couteau et une matraque. Ils auraient ensuite agressé tour à tour le plus jeune adolescent.

Mais l'avocat de la défense a estimé qu'il n'y avait pas de preuves pour étayer son récit, expliquant que les armes n'avaient pas été retrouvées. "Quelque chose manque", a-t-il dit, affirmant qu'"aucune violence" et "aucune tromperie" n'avait eu lieu. Il a évoqué une "amitié intime" entre l'accusé mineur et l'adolescent et expliqué que la victime et son camarade étaient montés dans sa voiture de leur plein gré.

Le verdict est attendu le 12 décembre prochain.

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