L'AIEA donne son feu vert à l'envoi d'inspecteurs en Corée du Nord
VIENNE, le 10/07/07- L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a donné son feu vert lundi à l'envoi d'inspecteurs en Corée du Nord, pour la première fois depuis fin 2002, pour y surveiller le démantèlement du programme nucléaire militaire.
Le conseil des gouverneurs des 35 pays membres de l'Agence onusienne a approuvé la demande du directeur général Mohamed ElBaradei d'envoyer une mission d'inspecteurs, qui sera la première depuis l'expulsion de l'AIEA fin 2002 par le régime communiste nord-coréen.
En outre sur le dossier nucléaire iranien, M. ElBaradei a révélé que Téhéran avait ralenti ses activités d'extension des installations d'enrichissement de l'uranium, comme l'ont constaté des inspecteurs lors de leur déplacement dans le centre de Natanz la semaine dernière.
Toutefois, a-t-il ajouté devant des journalistes lors de cette journée de réunion du conseil des gouverneurs, l'Iran refuse toujours de geler ces activités comme le demande l'Onu.
"Il faut passer du mode de la confrontation au mode de la bonne volonté et de la coopération", a encore indiqué M. ElBaradei en espérant que cela aura une influence positive sur le Conseil de sécurité de l'Onu qui menace Téhéran d'une nouvelle série de sanctions en cas de refus persistant de geler les activités d'enrichissement de l'uranium.
Une nouvelle mission de l'AIEA doit se rendre mardi en Iran pour reprendre les discussions sur l'ensemble des différends concernant le programme nucléaires de Téhéran dont la communauté internationale craint qu'il ne cache des objectifs militaires.
Le négociateur iranien en chef Ali Larijani s'était dit prêt le 24 juin lors de son passage à Vienne, à "tenter d'avancer aussi rapidement que possible".
Sur la Corée du Nord, l'AIEA progresse davantage et devrait pouvoir renvoyer une équipe de neuf inspecteurs dans les dix jours pour vérifier le lancement du démantèlement du programme nucléaire dès que Pyongyang aura donné son accord.
Le gouvernement nord-coréen avait accepté le 13 février après des discussions à six (avec les Etats-Unis, la Russie, La Chine, le Japon et la Corée du Sud) de démanteler le réacteur de Yongbyong de 5 mégawatts, capable de produire du plutonium.
Cette fermeture de Yongbyon avait été obtenue en échange de livraisons de 50.000 tonnes de fuel dont une première cargaison en provenance de Corée du Sud est attendue jeudi.
Selon des diplomates, les dirigeants communistes de Pyongyang attendent la livraison effective des premières tonnes de fuel avant d'accepter le retour des inspecteurs de l'AIEA.
Par ailleurs, le conseil des gouverneurs de l'AIEA a adopté lundi le budget de l'agence pour 2008 à hauteur de 295,3 millions d'euros et a débloqué 1,7 million d'euros pour 2007 et 2,2 millions d'euros pour 2008 pour le financement des missions en Corée du Nord.
Pyongyang a accepté de coopérer étroitement avec l'AIEA permettant notamment l'installation de caméras dans le complexe de Yonbyon, selon M. ElBaradei.
Selon des diplomates, l'AIEA aurait l'intention de maintenir en permanence deux inspecteurs dans ce centre, même après le retour à Vienne de la prochaine mission d'inspection.
Enfin, l'adoption du budget de l'agence a permis de mettre fin à une crise de plusieurs mois, certains pays comme le Japon s'opposant à une hausse.
Le compromis obtenu établi une progression de 4,2%, soit 12 millions d'euros de plus qu'en 2007 alors que M. ElBaradei en avait demandé 16 millions.
"J'ai indiqué clairement au Conseil des gouverneurs que cela était loin d'être suffisant pour pouvoir assumer nos responsabilité en matière de vérification, sûreté, sécurité et développement", a souligné le directeur général. Il a d'ailleurs demandé une étude sur les exigences de financements de son agence pour la prochaine décennie.
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