L'ambassadeur de France en Iran, Bernard Poletti, a été convoqué par les Affaires étrangères iraniennes pour protester contre des propos du président Nicolas Sarkozy qui a jugé impossible de discuter directement avec son homologue Mahmoud Ahmadinejad.
L'ambassadeur a reçu mercredi de la part du ministère iranien une "mise en garde sur les conséquences dans les relations entre les deux pays de la répétition de tels propos irréfléchis par des responsables français", a dit la télévision iranienne jeudi en citant un communiqué du ministère.
Ce dernier a adressé "sa forte objection aux récentes ingérences exprimées par le président français", toujours selon ce communiqué.
Cette convocation a été motivée par un discours du président français le 8 décembre à l'occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
M. Sarkozy y a jugé "impossible de serrer la main à quelqu'un qui a osé dire qu'Israël devait être rayé de la carte", selon le texte de ce discours disponible sur le site internet de la présidence française.
Le président iranien avait provoqué un scandale peu après son élection en déclarant en octobre 2005 que "le régime occupant Jérusalem doit être oblitéré de la page du temps".
M. Sarkozy a aussi minimisé le rôle de son homologue iranien en affirmant qu'il "ne représente pas tout le pouvoir en Iran, et encore moins (...) la population iranienne".
La plus haute autorité de l'Etat iranien est le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
M. Ahmadinejad est boycotté par un grand nombre de dirigeants étrangers, notamment à cause de ses déclarations sur l'holocauste, qualifié de "mythe", et sur Israël, qualifié de "tumeur cancéreuse" et de "sale microbe", et appelé selon lui à "disparaître".
L'ambassadeur de France a été convoqué par le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Mehdi Safari. Ce dernier a estimé que "l'attitude extrémiste, maladroite de la France aura des conséquences indésirables sur les relations entre les deux pays", selon l'agence de presse Mehr.
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