L'agence "Rami Levy" du complexe "Mol Zichron" à Zichron Ya'akov en Israël dans le nord du pays,  est réputée pour son atmosphère calme et familiale. Dans ce supermarché, tout le monde se connaît et les caissiers ainsi que les employés se rappellent des clients réguliers.

Les caissiers, principalement originaires des colonies de Jessar al-Zarqa et Pouridis des territoires palestiniens étaient toujours aimables et faisaient tout leur possible pour aider, selon les témoignages des clients. Cependant, derrière leurs sourires et leur courtoisie, les caissières nourrissaient des projets bien différents.

En secret, huit caissières âgées de 20 à 30 ans ont mis au point une méthode de vol qui leur a permis de dérober des produits pour une valeur totale d'environ un demi-million de shekels, sans éveiller les soupçons des autres employés, des propriétaires ou des clients du supermarché.

"Nous avons trouvé comment le faire sans nous faire prendre", a déclaré A., l'une des caissières, lors de son témoignage au commissariat de Zichron Ya'akov.

Elle a expliqué qu'elles parvenaient à remplir des chariots de nourriture, de légumes, de fruits et de viande sans que personne ne se méfie. "Nous avons vu que cela fonctionnait et nous avons continué à charger des chariots pleins chaque jour. Nous souriions aux agents de sécurité en sortant et repartions sans payer."

C., une autre caissière, a expliqué aux enquêteurs comment tout a commencé.
Elle avait l'habitude de scanner les produits des clients à la caisse, le code-barres émettait un bip, et si les clients ne voulaient finalement pas des produits, elle les déposait sur une étagère derrière la caisse pour que les employés les remettent en rayon.

"J'ai réalisé que si vous scannez un produit, le code-barres émet un bip et il n'y a aucun problème à le mettre dans le panier sans payer", a-t-elle expliqué.
"Je scannais les produits en mode requête, le bip se faisait entendre, et les gens pensaient que le produit était payé." C. a raconté qu'une fois, elle avait déplacé un chariot de produits d'une valeur de 2 850 NIS et n'avait payé que 15 NIS : "Je suis sortie en souriant jusqu'au parking, j'ai chargé les produits et je suis rentrée chez moi."

La méthode décrite par G. a duré plusieurs mois, durant lesquels au moins 70 chariots remplis de marchandises ont été volés sans que personne ne s'en aperçoive.
"Je ne pensais pas que ce serait si facile, nous avons volé pour des centaines de milliers de shekels."

La supercherie a été découverte après qu'un inventaire ait révélé des manques de marchandises d'une valeur de plusieurs centaines de milliers de shekels.

"Il n'y a pas de méthode sophistiquée ici, juste une faille que les caissières ont exploitée", a expliqué l'inspecteur Jimmy Isimi, enquêteur au commissariat de Zichron Ya'akov.

"Les caissières ne souffraient pas de difficultés financières, elles avaient simplement réalisé qu'il était possible de repartir avec des chariots pleins de produits sans payer. Si cela n'avait pas été découvert à temps, elles auraient pu continuer longtemps."

Suite à cette révélation, la direction de la succursale a déposé une plainte pour suspicion de fraude. Les détectives du poste de police ont surveillé les caissières pendant environ deux semaines et ont examiné toutes les vidéos de surveillance, ce qui leur a permis de reconstituer la méthode utilisée. "Elles ont agi avec sang-froid", a noté l'inspecteur Isimi, "les responsables de la succursale ont été surpris tout comme nous. Elles ont travaillé de manière méthodique et s'étaient réparties les tâches."

Huit caissières ont été interrogées séparément, et l'une d'elles s'est effondrée et a incriminé les autres. Elles ont alors avoué et exprimé leurs regrets. Elles ont été licenciées et la chaîne a l'intention de les poursuivre en justice pour les dommages financiers subis.

Récemment, l'unité des réclamations a déposé un acte d'accusation contre les caissières auprès du tribunal de première instance de Hadera pour 75 cas de vol. Le procès s'ouvrira dans les prochaines semaines.