Êtes-vous victime d'un détournement cognitif ?

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Êtes-vous victime d'un détournement cognitif ?

Le détournement cognitif
Définition :Manipulation visant à faire douter une personne d'elle-même en ayant recours au mensonge, au déni, à l'omission sélective ou à la déformation de faits, et ce, afin de tirer profit de l'anxiété et de la confusion ainsi générées.

En se mariant, Patricia ne savait pas qu’elle ne verrait plus ses amis et très peu sa famille. Quand ils étaient invités à dîner chez les amis de son mari, Mike, elle répond présente.

Lorsqu’il s’agit d’un événement dans l’entourage de Patricia, non seulement il refuse d’y aller mais en plus, il l’empêche de participer à cet événement.

Lors d’une réception à laquelle Mike avait accepté d’aller parce que les organisateurs étaient ses amis, Patricia retrouve des anciens amis à elle. Patricia est contente et passe un bon moment.

Aussitôt que son mari s’aperçoit que Patricia passe un bon moment, il décide de quitter la soirée.
Patricia veut prolonger ce bon moment et une voisine propose de la raccompagner.

Mike menace Patricia de fermer la porte si elle ne rentre pas avec lui, elle devra passer la nuit dehors et il ira signaler au commissariat sa désertion du domicile conjugal.

Ce genre de situation, Patricia et ses enfants les vivent régulièrement.

Lorsqu’elle décide de parler avec Mike de son comportement, il répond qu’elle est trop susceptible, qu’elle se trompe, que c’est elle qui choisit d’interpréter ses paroles pour faire des histoires. Mike explique qu’il dit ce qu’il veut que si Patricia et les enfants se vexent, c’est leur problème.

Ils sont habitués de ces brimades, apprennent à vivre avec ces mauvais traitements.  Ils développent des dépressions.

Après chaque brimade, Mike justifie son attitude par le fait qu’il sait ce qui est bon pour sa famille, il multiplie les insultes et les propos humiliants envers sa femme et ses enfants.

Les enfants quittent la maison définitivement dès leur majorité sans l’accord de Mike évidemment. Lorsque Patricia finit par le quitter, il menace de se suicider.

Cette menace est devenue tellement fréquente que Patricia n’y prête plus attention.

Ses amis lui reprochent son manque d’empathie envers cet homme qui a tant fait pour eux. Lorsqu’il n’a plus d’emprise sur Patricia et les enfants, il décide de leur couper les vivres et de les dénigrer auprès de ses amis pour qu’ils ne trouvent aucun soutien.

Elle doit retrouver un emploi pour subvenir aux besoins de sa famille. Patricia avait un bon poste en se mariant mais elle a été obligée de le quitter peu après son mariage quand elle regrette ce choix imposé la réponse systématique est que de toute façon elle n’est jamais contente.

Patricia et ses enfants ont subi du détournement cognitif pendant des années.

Le détournement cognitif est une forme d'abus mental.

Cette agression se manifeste par le fait de déformer les informations.
L’abuseur peut aussi présenter les faits sous un autre jour. Cette attitude permet à l’agresseur de manipuler sa victime. Elle perd ainsi confiance en. Elle se sent diminuée.

La victime pense qu’elle ne peut plus se fier à sa mémoire ou à ses capacités de compréhension.

Les insultes et les menaces en privé deviennent le quotidien des victimes.

Le manipulateur donne une image tellement sympathique que personne ne peut le croire.
En plus le détournement cognitif s’installe de façon insidieuse. La victime est prête à fournir des efforts pour le bien de la relation jusqu’à un certain niveau. Le manipulateur repousse inexorablement les limites de la victime jusqu’à la détruire.

Les sociopathes sont des personnes qui, se servent des autres très régulièrement.
Ils n'ont pas de considération pour les intérêts d'autrui et transgressent les lois et les mœurs sociales.

Les sociopathes sont dénués d’empathie.

L’autre existe seulement s’il peut lui servir comme un objet. Hélène travaille à la réception d’un hôtel. Elle est efficace et consciencieuse. Sa supérieure profite d’Hélène, elle s’attribue son travail.

Sa patronne la critique à tout bout de champ, elle dévalorise Hélène et fait en sorte de faire porter ses erreurs à Hélène. Bien sûr Hélène perd de l’assurance dans son travail et commence à commettre des erreurs

Lorsqu’Hélène se plaint de sa supérieure avec la médecine du travail, sa supérieure la convoque. Elle lui explique qu’elle se trompe, qu’elle a mal interprété les comportements de sa supérieure. Les erreurs d’Hélène sont mises en avant et exagérées par sa patronne devant la direction.

Tout semble prouver qu’Hélène est une mauvaise employée. Hélène décide de changer de poste pour s’éloigner de cette personne qui la fait souffrir.

Lorsque sa supérieure a connaissance de cette décision, elle appelle le futur supérieur d’Hélène et la dénigre. Cet homme était un ancien standardiste sous les ordres de cette supérieure. Il mène une enquête sur le travail d’Hélène et la convoque. Les paroles d’Hélène font écho à la situation qu’il a subi dans le passé. Ils décident ensemble de prévenir la direction et après quelques temps d’enquête, cette personne est renvoyée.

Elle agissait de la même façon avec tous ses subordonnés. Elle se faisait passer pour la victime de ses employés. Elle les utilisait et les maltraitait pour qu’ils ne parlent pas. Leur travail ne devait profiter qu’à elle.

Lorsqu’il y a détournement cognitif, le bourreau passe pour la victime.

Lorsque Le bourreau a de l’ascendant sur la victime, elle peut vivre des années sans se rendre compte que le bourreau lui fait du mal. Il donne l’image d’une personne bienveillante qui fait attention à elle. Hélène a mis du temps avant de se rendre compte de sa situation.

Au début sa supérieure paraissait sympathique. Les critiques ne devaient servir qu’à aider Hélène à évoluer dans la société. Elle lui répétait que ces critiques étaient le signe de l’intérêt que sa supérieure lui portait. Les victimes doutent régulièrement de ce qu’elles ressentent. Elles finissent par se fier à la façon de penser de leur bourreau. Le détournement cognitif est un outil souvent utilisé par les sociopathes.

Un abuseur n’est pas forcément une personne qui a un aspect violent. Il peut même facilement passer pour une personne particulièrement bienveillante. Sa façon de détourner les perceptions de la victime, de la manipuler et de la faire passer pour folle, le rend encore plus pervers.

Ce détournement cognitif passe presque inaperçu surtout vu de l’extérieur. Sylvie ne parle plus à sa maman. Lorsqu’elle avait 12 ans, elle a vu sa mère manipuler son grand frère quand il a commencé à sortir avec des filles. Elle mentait à son entourage au sujet de son fils. Lorsqu’il se plaignait de ce comportement elle lui disait : « Tu prends trop les choses à cœur ».

Un jour en sortant d’un magasin, il est arrêté par la sécurité du magasin. On trouve un DVD dans son sac qui a été volé. Ce jeune homme est conduit au commissariat et la maman ne veut pas payer le DVD et aider son fils à sortir de garde à vue. En sortant du commissariat, le jeune homme décide de se suicider. Après la mort de son frère, Sylvie raconte à son père qu’elle a vu sa mère mettre le DVD dans le sac de son frère. La rupture est définitive entre la fille et la mère. Au début la maman essaie d’apitoyer sa fille mais heureusement son père la protège de cette personne toxique.

Le bourreau montre un côté bienveillant à la victime et à son entourage.
Lorsqu’il décide d’être bienveillant mais ce n’est pas sincère.

Le bourreau va aussi rapidement décider de faire souffrir la victime.

Sophie a réussi à ouvrir sa pharmacie mais elle est toujours célibataire.
Elle finit par rencontrer Paul. Cet homme qui la comble d’attentions et de cadeaux. Paul a besoin de Sophie en permanence. Il finit par lui demander de liquider sa pharmacie. Il gagne très bien sa vie pour les deux. Sophie est déboussolée. Le soir de l’anniversaire de Sophie, Paul lui offre une belle voiture et vient la chercher devant la pharmacie.

En arrivant, il voit Sophie parler avec un client de façon très courtoise.
Paul l’accuse de le tromper avec ce client. Il fait une scène à Sophie et menace de se suicider si elle le quitte. Sophie s’inquiète pour Paul et décide de passer plus de temps avec lui. Paul l’enferme de plus en plus dans une bulle.

Après avoir quitté son travail, Sophie n’a plus de droit de voir ses amis, Paul cache son téléphone et l’enferme régulièrement à la maison.

Sophie dépérit à vue d’œil. Lorsqu’elle se plaint du comportement de Paul à sa mère, Paul intervient, il se montre charmant envers sa belle-mère. Paul dénigre ouvertement Sophie devant sa mère sans que cette dernière ne s’en offusque au contraire elle soutient son gendre. Lorsqu’elles se retrouvent seules, Sophie explique les mauvais traitements qu’elle subit. Sa mère lui demande si Paul la frappe. Bien sûr Paul ne la frappe pas les violences sont plus insidieuses. La mère fait la morale à sa fille, Paul est un homme bien tous les couples traversent des difficultés, elle doit fournir des efforts.

Elle trouve par hasard une ancienne amie à elle en faisant allant chez le coiffeur. Lorsque Paul l’apprend, il menace cette amie et Sophie. C’est la menace de trop et Sophie décide de partir.

Devant la violence de Paul elle se calfeutre dans la salle de bain. Il dégonde la porte et brandit un couteau. Sophie est sauvée de justesse par des voisins. Paul choisit de retourner le couteau contre lui en disant qu’elle est responsable de son acte. Sophie doit pendant des années être aidé pour sortir de ce traumatisme.

L’abuseur réussit parfaitement à faire passer la victime pour responsable des dysfonctionnements de leur relation. Il s’arrange pour que la victime soit contrariée en public pour confirmer le fait que la victime à des troubles du comportement.

L’abuseur expose les faiblesses ou prétendues faiblesses de la victime pour justifier le fait qu’il passe pour victime. L’entourage de la victime s’allie à l’agresseur. Ils deviennent des complices involontaires des agressions. En agissant ainsi, l’agresseur empêche la victime de se défendre.

Les repères de la victime sont faussés, elle pense que les agissements de l’abuseur sont normaux. L’agresseur peut donc sortir de ces situations sans sanctions et il peut continuer ses abus à l’infini. L’agression vient du fait que cette situation est répétitive et inattendue. Cet effet sape la perception cognitive de la victime. Elle met en doute sa santé mentale. Elle a un comportement confus et parfois agressif.

Une victime de détournement de la pensée développe souvent des façons de penser autodestructrices qui la rendent particulièrement réceptive à la critique, à la dévalorisation et à la violence. Les personnes qui se rendent compte de la souffrance des victimes doivent savoir se mettre à leur place, être patients, compatissants.

La victime doit apprendre à douter des perceptions et messages d'autrui au moins autant qu'elle doute de ses propres perceptions. Elle doit en particulier identifier et remettre en question les perceptions qu'elle doit à autrui, même partiellement, par opposition aux perceptions qu'elle ne tient que de son expérience sensorielle propre. Elle doit apprendre à décrire ses souffrances factuellement sans minimisation, au plus proche de ce qu'elle ressent et en toute indépendance d'autrui.

 

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