Un négationnisme culinaire sur les réseaux sociaux

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Le houmous, le za'atar et la salade de concombre sont-ils des plats israéliens?

La célèbre chef américaine Rachael Ray a dit qu'ils l’étaient - et les vannes du conflit du Moyen-Orient se sont rouvertes.  Les Palestiniens ont revendiqué les plats comme étant les leurs et accusé la chef de génocide culturel. Les Israéliens l'ont remerciée et accusé ses détracteurs d'ignorer les Israéliens juifs d'origine moyen-orientale.

Rachael Ray (qui n'est pas juive) a déclenché le débat la semaine dernière - probablement sans le vouloir - avec une série de tweets au sujet d’un « repas israélien». Les plats tweetés étaient du houmous, du taboulé, des feuilles de vigne farcies, du poulet frit au za'atar et de la salade de concombre.

Les messages ont suscité une véritable cascade de réponses, plus de 1600, la plupart d'entre elles critiques. Les utilisateurs de Twitter ont noté que les noms des aliments sont tous arabes et lui ont reproché de les avoir étiquetés Israéliens plutôt qu'Arabes ou Palestiniens.

La critique était au départ humoristique et satirique, les utilisateurs publiant des photos d'hamburgers, de tacos et de pizzas et les étiquetant comme "israéliens".

Au début, la critique était plutôt drôle

Au début, la critique était plutôt drôle

Mais la conversation a pris un tour plus sombre et plus sérieux, certains accusant Israël d'avoir volé la culture et la terre palestiniennes.

Très vite, la propos se sont transformés en un débat amer et répétitif entre activistes pro-palestiniens et pro-israéliens. L'un d’entre eux a tweeté une série de quatre cartes destinées à illustrer la «perte de terres palestiniennes». Un autre a répondu par des tweets de la Déclaration Balfour, qui approuvait la création d'Israël en 1917, avec des graphiques voulant dire que les Palestiniens n'avaient pas leur propre nation. Des caricatures antisémites et anti-arabes ont été disséminées au long du chemin.

D'autres utilisateurs de Twitter ont défendu Rachael Ray en soulignant que ces aliments étaient cuisinés au Moyen-Orient - y compris par les Juifs qui ont été expulsés des pays arabes et se sont enfuis en Israël. (En outre, environ 20% des citoyens israéliens sont arabes.)

Ce débat n'est pas nouveau. La nourriture israélienne, comme tous les aspects de l'identité israélienne, est multiforme, parfois contradictoire et souvent controversée. Les Israéliens sont originaires de plusieurs pays à travers les continents et ont imbriqué leurs traditions dans un amalgame compliqué.

Mais que ce soit en raison de l'emplacement, de la démographie ou du goût, la cuisine du Moyen-Orient - pensez houmous, falafel et shawarma - est arrivée à dominer la scène culinaire israélienne. Souvent, les Juifs israéliens ne nient pas que ces aliments sont d'origine arabe ou palestinienne.

L'un des types de houmous les plus populaires en Israël est appelé "Houmous Abu Ghosh", du nom d'une ville arabe située à l'ouest de Jérusalem. L'image de «manger du houmous à Damas», la capitale de la Syrie, est parfois utilisée comme une métaphore de l'objectif de paix d'Israël avec ses voisins.

Les Palestiniens, cependant, voient les revendications israéliennes sur ces aliments comme une forme d'oppression supplémentaire. Yousef Munayyer, qui dirige la campagne américaine pour les droits des Palestiniens, a écrit dans un fil de tweet que les tweets de Ray contribuaient à une culture dans laquelle "les Palestiniens, en tant que peuple, sont souvent niés".

Rachael Ray n'a pas encore répondu au tumulte.

Source : jta.org

Copyright: Alliance

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