Christian Bartholmé 1 er maire adjoint de la mairie de Bobigny affirmait à la rédaction d'Alliance le 27 juin dernier que Lynda Benakouche était mineure au moment des faits qui lui sont reprochés sur le fameux tract "calomineux". et affirmé que son casier judiciaire vierge lui a permis son embauche à la mairie.
Notre enquête révèle que Lynda Benkouche avait 21 ans au moment des faits, qu'elle a été condamnée à 8 mois de prison dont 7 avec sursis et écopé d'une amende de 3500 euros.
BLONDE et petit gabarit pour l'une, physique athlétique et boucles brunes attachées en queue de cheval pour l'autre. Sur le banc des prévenus, Sandy et Lynda, 21 ans toutes les deux, ont des visages d'anges, un caractère à l'évidence bien trempé et une assurance assez troublante face au juge de la 17e chambre de Bobigny qui les questionne. Jusqu'à ce qu'elles apprennent qu'elles ne dormiraient pas chez elles le soir mais en prison. Huit mois de prison dont sept avec sursis, 3 500 d'amende et mandat de dépôt immédiat.
« Frappée avec un tournevis
»Là, elles craquent, éclatent en sanglots. Lynda part en saluant ses amis de la cité Karl-Marx,
à Bobigny, venus la soutenir. Sandy, qui avait exprimé des regrets une demi-heure plus tôt,
finit par menacer la victime, Nathalie*, jeune femme de 19 ans, qu'elles ont rouée de coups
lundi et humiliée, pour « la recadrer ». C'est par la seule bouche de l'avocate de la défense
qu'on apprend l'origine du conflit. Nathalie aurait colporté une mauvaise image de Sandy, disant
qu'elle se droguait et trompait son petit ami incarcéré. Ça lui avait déjà valu quelques coups
- « juste une gifle », précisera Lynda - le 24 juin dernier. Nathalie avait déposé plainte contre
Lynda et Sandy et ça ne leur avait pas plu. La police avait convoqué les deux prévenues pour
septembre. Pas avant, puisqu'on leur avait certifié qu'elles étaient en congé. Lundi dernier
en tout cas, elles se trouvaient bien à Bobigny, décidées à infliger une leçon à Nathalie.
Elles ont trouvé la victime sur la dalle de la cité, l'ont extirpée de son groupe d'amis en la traînant
jusque dans une voiture avant de l'en sortir pour la conduire au niveau - 1 d'un immeuble. «
Vous l'avez frappée à coups de poing et de pied, traînée par les cheveux, vous l'avez déshabillée
et frappée avec un tournevis sur les parties génitales avant de la relâcher dans la rue », énumère
la juge.
Les prévenues assument mais atténuent. Elles évoquent « une lime » - qui n'a pas été
retrouvée - et non un tournevis, « juste pour intimider ». Elles n'auraient pas porté de coups
non plus « en dessous de la ceinture », contrairement à ce que trois témoins ont assuré aux
policiers. Enfin, même si des voisins ont aperçu Nathalie nue dans la rue après son passage
à tabac, les prévenues assurent avoir « prêté une veste » à Nathalie... Une victime traumatisée
à qui un seul jour d'ITT a été reconnu. « Sans examen gynécologique », déplore l'avocate de
Nathalie.
La défense, elle, a fait valoir une certaine coopération de ses clientes avec les
services de police, le casier vierge de Sandy aussi. Lynda, éducatrice sportive, a déjà été
condamnée à une amende en 2003 pour des actes de violence. Le tribunal a prononcé « une peine
à la hauteur de la gravité des faits ». Le parquet avait requis quatre mois et cinq mois de
prison ferme.
* Le prénom de la victime a été modifié.
Claudine Douillet
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