Artiste juif : Exposition d'Erwin Blumenfeld au MAHJ à Paris

Actualités, Antisémitisme/Racisme, Artistes, Culture - le - par .
Transférer à un amiImprimerCommenterAgrandir le texteRéduire le texte
FacebookTwitterGoogle+LinkedInPinterest
Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, Paris.

Erwin Blumenfeld le maître

"Les Tribulations d’Erwin Blumenfeld, 1930-1950", jusqu’au 5 mars 2023, Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, Paris.

Erwin Blumenfeld, fut l'un des photographes les plus expérimentateur et innovant du XXe siècle. Ses dessins, collages, portraits de célébrités (mais pas seulement),  photographies de mode  sont des must de son art. Il s'imposa à New York,à près de 50 ans dans les années 1940  dans ce domaine Ses images firent la couverture de nombreux magazines dont Harper’s Bazaar , Vogue et restent des références.

Né à Berlin en 1897 au sein de la bourgeoisie juive intégrée, il est promis à des études supérieures. Mais la disparition de son père réduit la famille à la ruine, et il entre en apprentissage dans une maison de confection. Mobilisé en 1916, il est ambulancier, charrieur de cadavres, puis comptable dans un bordel militaire de campagne. Il déserte par amour et fuit à Amsterdam. Là, il vivote en ouvrant un commerce de maroquinerie et se cherche comme artiste avant de se consacrer pleinement à la photographie à partir de 1932.

Après des débuts au sein du mouvement Dada, marqués par des photomontages visionnaires sur le nazisme, Blumenfeld a construit une œuvre loin des troubles du temps. Elle s’inspire des techniques de prise de vue de la "Nouvelle Vision".
Solarisations, surimpressions, effets optiques, jeux d’ombre et de lumière forment la grammaire d'une oeuvre où le nu va prendre une place centrale. 
Il quitte les Pays-Bas pour Paris en 1936 et, alors qu’il perce dans la photographie de mode, la guerre et l’Occupation le plongent dans deux ans d’errance et d’internement dans différents camps en France et au Maroc. En août 1941, il parvient  à atteindre les États-Unis avec sa famille.

L’exposition fait découvrir des ensembles inédits. Sur les pas du photographe, au destin finalement heureux, elle révèle un parcours emblématique de celui de nombreux artistes juifs européens pris dans les affres du XXe siècle. Blumenfeld demeure à ce titre un  modèle : "Comme il ne me restait pas d’autre solution, je devins photographe. Tout le monde m’en dissuadait. Les peintres ratés devenaient étalagistes, les étalagistes ratés devenaient photographes. Mais photographe, quelle déchéance !“ écrit-il  avec ironie dans son autobiographie "Jadis et Daguerre".

 

 

Jean-Paul Gavard-Perret

Vos réactions

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A voir aussi