Attention aux Offres d'Emploi en Ligne : Quand le Travail à Domicile Cache des Frais Cachés et du Chantage
« Il m'a traité de singe et m'a demandé de payer 1 819 NIS »
Irit, habitante de Shefala, pensait que s'inscrire sur un site de « travail à domicile » lui permettrait de générer des revenus supplémentaires. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’était de se retrouver au centre d’un harcèlement et d’une tentative d'extorsion de fonds.
Quelques mois après son inscription, Irit reçoit une demande de paiement de 1 819 NIS, frais supposés « cachés » dans le règlement, qu’elle n’avait pas consulté. Cette expérience n’est pas isolée : nombreux sont ceux qui, attirés par des offres alléchantes, se retrouvent dans une situation similaire. L’avocat spécialisé Guy Ophir explique ici comment se protéger contre ce genre de pratiques trompeuses.
Pourquoi ces sites sont-ils problématiques ?
Ces sites, comme « Work from Home », vantent des milliers d'offres d'emploi à distance dans divers secteurs sans mentionner de frais, sauf dans des clauses de règlements bien cachées. Les internautes, en s'inscrivant en pensant que le service est gratuit, se retrouvent des mois après avec une facture imprévue et souvent des menaces de procédures d'exécution.
Irit raconte :
"Je ne m’attendais pas à ce qu’un site censé aider les gens se retourne contre moi. J’ai cherché une solution pour compléter mes revenus et voilà que je me retrouve harcelée, menacée, et insultée."
L’inscription sur ces plateformes, suivie de l’envoi de lettres de mise en demeure, révèle un modèle systématique qui effraie les utilisateurs.
Que faire face à une demande de paiement non sollicitée ?
L'avocat Guy Ophir recommande de ne jamais céder au paiement ni d'entrer dans un dialogue prolongé avec le site, car cela pourrait être interprété comme une reconnaissance de dette.
"Il est crucial de ne pas répondre à ces demandes en s'excusant ou en exprimant de l'incertitude, car cela pourrait être interprété comme une acceptation tacite de la dette. Demandez des preuves concrètes d'inscription et faites valoir que toute tentative d'obtenir un paiement fondé sur une tromperie est illégale."
Conseil pratique :
Si vous recevez un message de ce type, demandez les documents d'inscription et affirmez que le contrat est invalide, car il repose sur une tromperie. Ensuite, minimisez vos réponses et ne bloquez pas le contact, car cela pourrait être retourné contre vous.
Les dessous de la tactique « règlement caché »
Avichai Alkobi, avocat menant un recours collectif contre ces sites et contre Yaniv Amar, le propriétaire (connu aussi sous le nom de Yaniv Rahab), détaille cette tactique : elle cible les personnes cherchant des emplois faciles à domicile, souvent jeunes et inexpérimentées.
« Ces sites affichent des offres fictives en demandant aux utilisateurs de cocher une case pour accepter le règlement. Dans ce règlement, ils s’engagent sans le savoir à des paiements mensuels allant jusqu'à 1 819 NIS. Plus tard, ils reçoivent des lettres de mise en demeure, parfois accompagnées de réductions en échange d'un paiement rapide. »
Ces pratiques, bien qu’encadrées juridiquement, s’appuient sur un mécanisme d’intimidation qui repose sur la méconnaissance des droits et des procédures légales par le public.
Pourquoi la réglementation n’est-elle pas forcément illégale ?
Le mécanisme mis en place sur ces sites repose sur des termes légalement valides ; cependant, c'est l'aspect trompeur et opaque du contrat qui peut poser problème. Alkobi précise que l’ensemble repose sur une manipulation des utilisateurs pour les conduire à consentir sans comprendre l’étendue de l’engagement.
« La réglementation est rédigée de manière à donner une apparence de légalité, mais l’intention de tromperie annule en fait la validité de l’engagement. Ceux qui ont payé, pensant être débarrassés, se retrouvent souvent avec des demandes supplémentaires. »
Que faire si vous avez déjà payé ?
Pour ceux qui auraient déjà payé, la meilleure option reste de contester la dette, en demandant des documents prouvant l’inscription et en dénonçant la méthode employée.
« Une fois le paiement effectué, cela peut encourager le site à demander encore plus d'argent. Céder une première fois peut facilement être interprété comme une reconnaissance de dette et ouvrir la porte à d’autres demandes de règlement. »
Témoignage : « Il m’a contactée sur WhatsApp en me réclamant une dette de 1 819 NIS »
Irit raconte comment elle a été contactée un mois plus tôt sur WhatsApp. Elle n'avait aucun souvenir d'avoir accepté un tel engagement.
« J'ai un emploi mais cherchais un complément pour boucler mes fins de mois. J’étais inscrite sur d’autres sites d’emploi, et si j’avais dû payer, je l’aurais fait. Je n’aurais jamais pensé qu’ils utiliseraient une tactique aussi sournoise. »
Pour d'autres utilisateurs, cette expérience se transforme en un véritable parcours du combattant, avec des procédures d'intimidation répétées, qui les découragent souvent d’aller chercher des recours juridiques.
Ne cédez pas au chantage
Alkobi insiste : ne payez jamais de telles demandes et refusez toute communication reconnaissant la dette. Pour se prémunir, il recommande aux internautes de toujours vérifier les conditions d’inscription et de ne jamais cocher une case « d’acceptation de règlement » sans une lecture minutieuse. La meilleure défense reste d’ignorer ce type de message et de contacter un expert juridique si la situation dégénère.
La prudence reste le meilleur allié. Face à des offres de travail à domicile « trop belles pour être vraies », il est essentiel de lire entre les lignes et de se méfier des pratiques douteuses.
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