Tribu Ka: 8 mois avec sursis en appel pour son fondateur, mais plus d'inéligibilité

Antisémitisme/Racisme - le - par .
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PARIS  — Kemi Seba, fondateur du groupuscule noir ultra-radical dissous Tribu Ka, a été condamné jeudi par la cour d'appel de Paris à 8 mois de prison avec sursis pour provocation à la haine raciale, mais la peine d'inéligibilité prononcée en première instance à son encontre a été annulée.

Sur son site internet, Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Capochichi, avait notamment écrit que les institutions internationales comme la Banque Mondiale, le FMI ou l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) étaient "tenues par les sionistes qui imposent à l'Afrique et à sa diaspora des conditions de vie tellement excrémentielles que le camp de concentration d'Auschwitz peut paraître comme un paradis sur terre".

Il était poursuivi pour diffamation, injure, incitation à la haine raciale et contestation de crime contre l'humanité.

Le 30 novembre 2007, le tribunal correctionnel de Paris l'avait reconnu coupable de tous ces chefs et l'avait condamné à un mois d'emprisonnement ferme et deux ans d'inéligibilité.

Jeudi, la chambre 2-7 de la cour d'appel a confirmé la déclaration de culpabilité, mais a annulé la peine d'inéligibilité et fixé la peine d'emprisonnement à huit mois avec sursis.

Stellio Capochichi n'ayant "pas encore été condamné au moment où les propos litigieux ont été diffusés, cette absence de condamnation antérieure justifie une modification de la décision du tribunal", ont fait valoir les magistrats.

Tout comme en première instance, la cour a également condamné le prévenu à verser 1 euro aux six associations parties civiles, parmi lesquelles SOS Racisme et l'Union des étudiants juifs de France.

M. Capochichi a déjà été condamné plusieurs fois pour des faits d'outrage ou de provocation à la haine raciale.

La Tribu Ka avait été dissoute en juillet 2006 sur décision du Conseil des ministres à la suite d'incidents à caractère antisémite qui avaient éclaté deux mois plus tôt à Paris lors d'une manifestation du groupuscule au coeur du quartier juif du Marais.

Depuis, Kemi Seba a fondé un nouveau groupuscule, le Mouvement des damnés de l'impérialisme (MDI). Une seconde décision de justice a d'ailleurs été rendue jeudi le concernant.

Le juge des référés du tribunal de Paris, Louis-Marie Raingeard, a ainsi rejeté la demande de Kemi Seba et de 21 autres membres du MDI qui contestaient leur interpellation, le 21 janvier 2009, à la station de métro Etienne Marcel à Paris. Les militants prévoyaient de se rendre au Bataclan, une salle de spectacle qui avait accueilli quelques jours plus tôt un gala au profit de la police des frontières israéliennes.

Considérant que ces contrôles portaient atteinte à leur liberté d'aller et venir, ils avaient poursuivi le préfet de police.

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