"Peur de voyager" : la baisse drastique des réservations de vacances à Amsterdam suite aux violences anti-israéliennes
Suite à l événement qualifié de « pogrom », Amsterdam connaît une baisse de 80 % des réservations de vacances en provenance d'Israël. Amsterdam Jadis symbole de tolérance, la capitale néerlandaise voit aujourd'hui son attractivité compromise pour les voyageurs israéliens, malgré les efforts des autorités pour renforcer la sécurité : « une destination touristique super populaire qui deviendra une destination de peur ».
Une montée inquiétante du sentiment anti-israélien aux Pays-Bas
Les violences récentes, décrites par des témoins comme une chasse orchestrée de militants pro-palestiniens traquant des Israéliens identifiés, marquent une montée sans précédent du sentiment anti-israélien dans un pays jusque-là prisé par les touristes israéliens.
Des témoins évoquent des groupes de musulmans et de turcs "criants des slogans anti-israéliens, jetant des objets et vérifiant les passeports des passants". Les incidents ont été accompagnés de violences physiques dans certaines rues de la ville.
Face à la gravité des faits, la police locale a intensifié les patrouilles, mais les forces de l'ordre ont été en partie dépassées. Des photographies montrent des policiers inactifs face aux agressions, et bien que de nombreux émeutiers aient été arrêtés, la majorité d'entre eux ont été rapidement relâchés avec de simples amendes. Les autorités affirment cependant que les suspects restent sous surveillance.
Condamnation ferme du gouvernement néerlandais
Le Premier ministre néerlandais Dick Skopf a condamné ces attaques comme étant « inacceptables », appelant les forces de sécurité à renforcer les mesures dans les quartiers juifs. Malgré les arrestations, la tension demeure vive au sein de la communauté juive des Pays-Bas et parmi les touristes israéliens potentiels, inquiets pour leur sécurité.
Une baisse de 80 % des réservations de vacances à Amsterdam
D’après une étude de Holiday Finder, Amsterdam figurait parmi les dix destinations préférées des Israéliens avant les événements récents. Depuis les violences, les recherches pour la capitale néerlandaise ont chuté de 80 %, laissant les touristes israéliens dans le doute quant à la sécurité d'un futur voyage, même à plusieurs mois d'écart.
Lior et Tal, un couple israélien avec trois enfants, avaient réservé des billets pour Amsterdam pour les vacances de Pâque. Après les événements récents, ils confient leur inquiétude : « Nous voyageons en famille avec trois jeunes enfants et, même si nous essayons de rester discrets, comment empêcher les enfants de parler hébreu ou de comprendre la complexité de la situation ? ». Leur incertitude reflète le sentiment général qui gagne de nombreux Israéliens.
Amsterdam, ville de tolérance en danger ?
Les touristes israéliens, attirés par les vibrations culturelles et l'ouverture d'esprit de la ville, considéraient Amsterdam comme une destination incontournable. Cependant, ces récents événements ont bouleversé cette image. Yaron, un Israélien ayant visité Amsterdam cinq fois, témoigne : « Amsterdam a toujours été pour moi un refuge contre la pression israélienne. Aujourd’hui, j’éprouve une peur que je n’aurais jamais imaginé ressentir pour cette ville ». Face à l’antisémitisme croissant, il confie devoir « dissimuler son identité », une situation qu’il qualifie de « très douloureuse et vraiment dommageable ».
Une tendance européenne inquiétante
Les incidents d’Amsterdam s’inscrivent dans une vague plus large d’antisémitisme et de sentiment anti-israélien qui gagne du terrain en Europe. Si la plupart des manifestations restent pacifiques, certaines dégénèrent en violences, mettant en péril la sécurité des touristes. « C'est déprimant de voir une ville aussi libre tomber entre les mains d'extrémistes musulmans », commente un Israélien. Il s'interroge sur l'avenir de la ville : « Que deviendra Amsterdam dans cinq ou dix ans ? »
Vers une destination moins prisée par les Israéliens ?
Les experts du tourisme anticipent une baisse d'attractivité d'Amsterdam auprès des Israéliens, d’autant plus avec la propagation du sentiment anti-israélien en Europe. Noya Keder Brinberg, une guide israélienne résidant à Amsterdam, observe une hésitation parmi ses clients : certains maintiennent leurs plans, d'autres redoutent un voyage. « Beaucoup se rendent compte qu’on peut sentir l'antisémitisme partout et refusent de se laisser intimider », explique-t-elle, précisant que certains préfèrent désormais des destinations rurales hors d'Amsterdam.
La réponse des associations juives locales
Dans les jours suivant les violences, la communauté juive locale s’est mobilisée pour soutenir les touristes israéliens. « Tout le monde a répondu présent », raconte Noya, citant le supermarché casher David Corner qui a fourni des repas aux touristes confinés par crainte de sortir. Le Habbad s’est également engagée en offrant nourriture, transport et hébergement. Ces initiatives montrent un fort soutien communautaire pour maintenir un sentiment de sécurité.
Un impact encore incertain sur le tourisme israélien
Nir Mazor, vice-président des relations aériennes, estime qu’il est trop tôt pour évaluer l’impact sur les réservations. Il indique que des destinations européennes alternatives comme Athènes, Chypre, Varsovie, Prague et Budapest continuent d’attirer les voyageurs israéliens. Toutefois, les célébrations de Noël et de Hanoukka pourraient influencer les tendances de réservation en Europe.
Les recommandations du Ministère des Affaires étrangères israélien
Bien que les Pays-Bas soient classés au niveau de risque 2, le Ministère des Affaires étrangères israélien n'interdit pas les voyages à Amsterdam, recommandant simplement de rester attentif aux événements inhabituels. Les autorités conseillent également de contacter la sécurité locale en cas d’incident et d'informer le centre d’alerte israélien au 02-6667444 pour toute assistance.
Conclusion : Les événements récents à Amsterdam soulèvent des questions sur l’avenir du tourisme israélien dans une ville autrefois prisée. La crainte de violences pourrait rediriger les touristes israéliens vers des destinations plus sûres, tandis que la ville tente de préserver son image de tolérance et de sécurité.
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