« Fintech » est un terme que vous avez certainement déjà rencontré dans le milieu des nouvelles technologies.
Vous avez du vous demander quel était le lien entre la finance, un secteur cadré par des industries centenaires et la technologie, changeant constamment la face de l’innovation humaine.
En langage de novice, la Fintech inclut donc la possibilité d’accéder à autant de services financiers que vous le souhaitez en bénéficiant du confort de l’écran de votre ordinateur ou de votre smartphone.
Mais quelles sont les forces à l’ouvrage derrière l’augmentation exponentielle des entreprises de FinTech (et leur valeur en dollars) et pourquoi un marché relativement petit comme Israël reste une des sources principales d’innovation dans le secteur?
La première raison de ce succès est le changement dans les relations clients.
A l’aube de la crise financière de 2008, la grande majorité des gens devaient encore rendre visite à leur banquier afin d’accéder à des services financiers de base.
Mais en quelques mois, avec l’effondrement de l’économie et la perte de confiance des clients à l’égard desinstitutions financières, certains entrepreneurs ont décidé qu’il était l’heure du changement.

Répartition géographique des investissements dans la FineTech
Raphael Ouzan, cofondateur et Directeur technique à BillGuard, une start-up israélienne leader dans la FinTech, déclare: "Il s’agit d’introduire des alternatives aux services que les banques ont offert pendant des décénies. »
C’est la première chose qu’environ 500 entreprises de FineTech existant actuellement ont essayé d’accomplir en retirant les services traditionnels comme les prêts, les dépôts d’argent et les paiements des mains de la banque pour les placer entre les mains du client. Pour Ouzan, il s’agit de reconstruire la confiance entachée par deux siècles de crise financière avec à leur tête les institutions bancaires.
Il s’agit selon lui de notamment rétablir une certaine transparence.
Les banques, cependant, ne semblent pas perdre la face devant la montée de ces Fintech.
Nadav Yur, à la tête du service digital et du service de données pour la plus grosse banque israélienne, la Banque HaPoalim, déclare que l’innovation et la technologie est dans le giron de la plupart des banques.
« Traditionnellement, les banques sont habituées à développer des infrastructures et des applications en interne, mais nous comprenons que nous devons nous ouvrir au commercial, à la rentabilité et à l’innovation » déclare Yur.
Israël constitue aujourd’hui une puissance économique dans la FinTech, avec environ 200 start-up dans le domaine et quelques autres sociétés bien établies.
Entre protection de l’information pour les grosses banques ( un terrain sur lequel Israël brille), solutions dans la collecte de données avec BillGuard et solutions d’investissement comme le réseau social commercial eToro, le pays de la start-up a tout.
Tel Aviv a même été classée cinquième au monde pour l’adoption de sa crypto-monnaie Bitcoin et était une des premières villes à ouvrir un distributeur Bitcoin au public.
Pour être leader dans la FineTech, Israël a de nombreux avantages, incluant sa petite taille - ce qui fait office de très bonne zone test - un grand intérêt des israéliens pour la téléphonie mobile et les compétences en matière d’information, apprises dans les unités de renseignement de l’armée, comme l’unité 8200, connue comme vivier de futurs grands entrepreneurs.
« Je pense que le grand avantage de la FinTech en Israël est le fait qu’il y ait un marché local limité ce qui force le marché de l’industrie FinTech à se concentrer sur des plus grands marchés mondiaux » déclare Yoni Assia, PDG et fondateur de eToro.
“Les paiements, le commerce et les sytèmes Bitcoins ayant émergé en Israël sont en général plus internationaux que ceux dans les autres pays », ajoute Assia.
Le microcosme israélien constitue un bon marché test pour les start-up financières orientées à l’international souhaitant s’assurer que leur technologie fonctionne avant de l’exporter aux Etats Unis, qui a une économie 39 fois plus grande qu’Israël.
« Je crois vraiment qu’Israël est un point de référence pour de nombreuses institutions financières et à de nombreux égards, nous sommes plus avancés qu’un grand nombre de banques dans le monde », explique Yur.
Cela permet aux banques d’investir et d’apporter aux start-up de la Fintech grâce à des programmes de soutien (comme la fait la banque Leumi avec LeumiTech) et de susciter l’intérêt de grandes banques - telles que la CitiBank ou Barclay- pour les technologies de management financier développées par les start-up israéliennes.
Par ailleurs, Ouzan, qui faisait partie de la 8200, déclare “ beaucoup de notre travail dans l’unité 8200 consistait à organiser une grosse entreprise bureaucratique comme l’armée. Ceci est à de nombreux égards semblable aux défis que présentent la FinTech, donc c’est très utile. »
En plus de BillGuard, qui exploite une immense base de données sur les cartes de crédit pour aider les utilisateurs à suivre leurs dépenses et leur permettre d’identifier les éventuelles fraudes, il existe d’autres remarquables diplômés de la 8200 ayant migré vers la Finetech comme le fondateur de ThetaRay - un système de détection des menaces pour protéger les institutions financières - et Trusteer - une autre compagnie pour la sécurité de l’information acquise par IBM pour 900 millions de dollars en 2013.
Une autre star dans le paysage de la FinTech, Actimize, une grosse entreprise de renseignements, avec de vraies solutions contre la fraude et la gestion du risque, de même que des entreprises comme Pricence, une plateforme de tarification intelligente sélectionnée par MasterCard pour l’Israel Technology Award.

Assia - eToro - dit que le FinTech contribue au bien du plus grand nombre : « Avoir des personnes qui partagent leur connaissance de la finance avec d’autres crée d’avantage de transparence sur les marchés et mène à une meilleur compréhension des clients et de nouveaux types de produits qui utiliseront le savoir du peuple. »
Malgré l’immense progrès de la FinTech procurant aux gens le contrôle de leur argent, le rêve d’Ouzan d’éliminer les institutions bancaires « physiques » est encore loin. Mais il ne baisse pas les bras.
“J’attends le jour ou la banque deviendra une plateforme servant les clients au lieu d’une plateforme monolithique et bureaucratique. »
« Imaginez juste le monde de la banque devenir AppStore »
D'après NoCamels