Moïse Maïmonide, l'homme qui a transformé le judaïsme

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Moïse Maïmonide, l'homme qui a transformé le judaïsme

Certains disent de lui qu’il a été le plus grand penseur juif de tous les temps, après Moïse bien entendu. On en a même conçu un dicton : « De Moïse (de la Bible) à Moïse (du temps de Saladin), il n’y en a pas eu de semblable à Moïse ». Quoiqu’il en soit, Moïse fils du rabbin Maïmon, né en 1135 à Cordoue, en Andalousie, a eu une influence considérable sur le judaïsme.

Il reste cependant un personnage mystérieux, puisque le monde juif comme celui de la philosophie, continuent à s’interroger plus de 800 ans après sa mort sur les tenants et les aboutissants d’une pensée complexe et… toujours d’actualité.

Alain Michel

Une vie paisible troublée par l’arrivée des Almohades

Au début du XIIe siècle, l’âge d’or de l’Espagne des trois religions n’est déjà plus qu’un souvenir. Tout juste peut-on encore parler d’un « âge d’argent » durant lequel, si les relations entre intellectuels, poètes et philosophes restent ouvertes, les rapports au quotidien entre les populations se sont déjà dégradés, suite à l’expansion de la Reconquista et au repli des royaumes arabes sur l’Andalousie. Les communautés juives sont donc dispersées entre les terres des royaumes chrétiens et l’Espagne musulmane. C’est le cas de Cordoue où grandit le jeune Moïse qui sera connu plus tard sous le nom de Maïmonide.

Son père est juge au tribunal rabbinique et jouit d’une réputation qui s’étend au-delà de la ville. Ce père s’aperçoit rapidement des dons intellectuels de son fils et l’entoure de maîtres et d’enseignants réputés, juifs et musulmans, qui lui transmettent tant le savoir traditionnel que les mathématiques ou la philosophie. Vers l’âge de 16 ans, Moïse écrit un premier ouvrage consacré aux termes théologiques et, pendant presque trois décennies, son père et son frère vont s’arranger pour que sa formation intellectuelle puisse s’accomplir sans qu’il ait à se soucier des questions matérielles.

La guerre vient bousculer ce qui aurait pu être une vie paisible en « El Andalous ». En 1147, l’Espagne musulmane est en effet envahie par des guerriers fondamentalistes issus du Haut-Atlas marocain, au sud de Marrakech.

Les Almohades, en Arabe « al-Mowaḥḥidoun » (ceux qui proclament l’unité divine) ont pour programme de retourner à la pureté des sources de l’Islam, de redynamiser les royaumes du sud de l’Espagne et de s’opposer à la Reconquista chrétienne. Ils ne reconnaissent pas aux gens du Livre, les chrétiens et les juifs, le droit de vivre dans leurs croyances et tentent de leur imposer l’islam.

À la suite de cette invasion, la famille du juge Maïmon est obligée d’errer dans le sud de l’Espagne, de refuge en refuge. On perd plus ou moins ses traces pendant une dizaine d’années avant de les retrouver en 1160 à Fès, au Maroc, en plein Maghreb almohade. Cependant, il semble qu’à Fès, les conditions de vie pour les Juifs soient meilleures, et nous savons qu’une communauté mozarabe (chrétiens originaires d’Al Andalous) s’y trouvait également. La présence de la fameuse université Al Quaraouiyine est sans doute également un facteur de tolérance et d’ouverture, et c’est dans son cadre que le jeune Maïmonide étudie la médecine.

D’après certaines sources, la famille de Maïmonide se convertit superficiellement à l’Islam, et en tout cas, Maïmonide lui-même écrivit plus tard une épître consacrée aux conversions forcées à l’islam dans laquelle, du fait de la proximité des deux religions, il autorise les juifs qui y ont été contraints à revenir au judaïsme. Maimonide commence donc vers l’âge de trente ans à avoir une certaine autorité en matière de loi. Malgré tout, en 1165, suite à l’assassinat par la populace d’un des leaders de la communauté juive de Fès, Rabbi Yéhouda Hacohen, la famille du rabbin Maïmon s’enfuit du Maroc pour rejoindre Saint-Jean-d’Acre, alors port principal des États francs de Palestine.

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