Marrakech : ces israéliens qui retournent vivre au Maroc  

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La synagogue Lazama à Marrakech possède de hauts plafonds éclairés et des tapis recouvrent son sol fleuri. Durant les chaudes journées d’été, par les fenêtres ouvertes, on entend chanter les oiseaux. La tête de Pinhas Suissa est penchée sur son livre de prières. Ce Juif marocain âgé de 60 ans a grandi en Israël, mais est revenu vivre au Maroc en 2004.

Bien que rare, l’initiative de cet homme est suivie par un certain nombre de personnes qui ont quitté l'Etat juif en faveur du Royaume du Maroc. Certains retournent pour renouer avec leur patrimoine, d'autres cherchent des avantages économiques ou encore utilisent le Maroc comme un refuge pour échapper à la police.

Avant la création d'Israël, la communauté juive du Maroc comptait environ 250.000 Juifs. Maintenant, il en reste environ 3000 dont la grande majorité vit à Casablanca.

Kati Roumani, un guide et historien qui vit à Marrakech depuis 2008, affirme que la communauté juive enregistrée à Marrakech est d'environ 80 personnes. Cependant, il y a jusqu'à 500 Juifs dans la ville, dont la plupart ne sont pas actifs dans la communauté.

La synagogue Lazama

La synagogue Lazama

Néanmoins, il y a encore assez d'hommes pour former un minyan chaque Shabbat. Ces hommes se rencontrent dans la synagogue de Lazama datant du 15ème siècle, nichée dans une ruelle près de la célèbre Jemaa el-Fna de Marrakech, de la place et du marché central de la ville.

«Je suis né au Maroc et je vais mourir au Maroc», dit Suissa, comme nous serpentons à travers les ruelles de la vieille ville de Marrakech après une prière du Shabbat.

Suissa a émigré en Israël quand il avait sept ans et a vécu une vie typique, servant dans l'armée israélienne et travaillant comme entrepreneur en bâtiment. "Dans l'armée, ils me traitaient de fou parce que je portais toujours un drapeau marocain."

Pourtant, il confie qu’il a toujours gardé ce profond sentiment d'appartenance au Maroc. Selon lui, c'est un lieu exceptionnellement sûr pour les Juifs.

Sam Ben Chetrit, président de la Fédération mondiale des juifs marocains, est d'accord. "Les Juifs du Maroc disent qu'il n'y a pas de racisme dirigé vers eux et qu’ils maintiennent de bonnes relations avec la communauté musulmane», dit-il.

Néanmoins, lorsque les fidèles quittent Lazama, ils enlèvent leur kippot et les remplacent par des casquettes de baseball plus discrètes.

Pour certains rapatriés, le Maroc, où la vie coûte nettement moins cher, offre la possibilité de vivre dans le luxe relatif et de faire du business.

Après avoir quitté une entreprise en faillite en Israël, Suissa a trouvé un créneau comme intermédiaire pour des exportations marocaines vers Israël.

Dans d'autres cas, des marocains israéliens reviennent pour fuir des enquêtes criminelles. Le Maroc, qui ne dispose pas de traité d'extradition avec Israël et qui permet à ceux qui ont des origines marocaines d'obtenir la citoyenneté, a fourni un refuge inhabituel pour des truands. Selon un rapport de 2013 de l'ancien journaliste du Jerusalem Post Ben Hartman sur le site Al Monitor, dans le monde obscur israélien, se réfugier au Maroc est devenu « tendance ».

Néanmoins, selon Ben Chetrit, les Israéliens qui reviennent vivre au Maroc sont rares. "Beaucoup d'Israéliens nostalgiques viennent en visite. Certains pour voir des amis, d’autres parce que le Maroc est accueillant. Mais revenir vivre ici reste très inhabituel et ne reflète pas la communauté en général ».

Source : Jpost

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