La plus grande organisation faîtière juive d'Europe a exprimé son inquiétude jeudi à propos d'un projet de loi sur le bien-être des animaux en Pologne qui interdirait les exportations de viande casher.

«Ce projet de loi préoccupe profondément, la communauté juive européenne. Il place les affirmations non prouvées et non scientifiques sur le bien-être animal au-dessus de la liberté de religion, violant un pilier central - l'article 10 - de la charte des droits fondamentaux de l'UE qui stipule clairement: «Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Ce droit comprend la liberté de changer de religion, de croyance et de liberté, seul ou en communauté avec d'autres, et en public ou en privé, de manifester sa religion ou ses convictions, dans le culte, l'enseignement, la pratique et l'observance », a déclaré le rabbin Menachem Margolin, président de l'Association juive européenne, dans une déclaration.

Le projet de loi sur le bien-être animal a été adopté par la chambre des députés. Il demande maintenant l'approbation du Sénat.

Menachem Margolin a déclaré que la mesure proposée «de manière alarmante, cherche à contrôler et à évaluer la pratique juive en donnant au ministre de l'Agriculture le pouvoir de déterminer les qualifications des personnes qui pratiquent l'abattage religieux».

«De plus, le projet de loi exigera également une détermination de la quantité de viande casher nécessaire à la communauté juive locale. Comment procéder? En créant et en supervisant une liste de Juifs en Pologne? Cette loi, si elle est adoptée, entraîne un ressac sombre et sinistre pour les Juifs - un retour à l'occupation, où la pratique et la croyance ont été initialement ciblées comme les premiers pas sur la voie de notre destruction éventuelle », a-t-il dit.

Menachem Margolin a appelé le gouvernement polonais et le président Andrzej Duda à empêcher le projet de loi de devenir loi.

Début 2018, la Pologne a proposé une législation interdisant l'abattage casher jusqu'à ce qu'il soit retiré de l'ordre du jour parlementaire plus tard dans l'année.

La loi juive exige qu'un animal soit en bonne santé et non blessé avant l'abattage rituel casher, ou  shechita , et qu'il est interdit de le rendre immobile (ou de l'étourdir avant).

«Il n'y a pas de manière« agréable »de tuer un animal», a déclaré Menachem Margolin. «Soit nous devrions tous devenir végétariens, soit nous devons accepter que l'abattage casher n'est pas plus cruel que toute autre méthode.»

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