Israël manque de refuges

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                                            Israël manque de refuges

Le 18/09/07, Les dernières données fournies par le Centre israélien d’administration locale sont sans appel : les abris (ou miklatim) de notre pays sont insuffisants ou inadaptés. Enquête.

A l’heure où le Nord et le Sud du pays sont toujours plus ou moins menacés dans leur sécurité, une partie de la population israélienne n’est pas vraiment à l’abri d’une nouvelle situation de guerre. Les tirs de Kassam ou de Katioushot sont pour le moment sporadiques mais le Centre de recherche de la Knesset, associé au Centre d’administration locale, atteste que le nombre de refuges nécessaires à la protection des citoyens est encore insuffisant. Le constat est aussi mathématique qu’alarmant : le nombre de refuges actuellement en vigueur est tout simplement inférieur au nombre total de citoyens à protéger. Le manque constaté est de l’ordre de 26%. Au vu des ces chiffres, il convient d’augmenter de plusieurs centaines ce nombre d’abris, mais aussi de réaménager ceux qui existent déjà mais qui ne sont pas toujours règlementaires, de par leur vétusté surtout. De plus, cette insuffisance est notable dans nombre de zones rurales de Terre Sainte.

La politique adoptée en matière d’abris a pris un tournant radical à partir de la guerre du Golfe, il y a 16 ans. C’est à cette période que l’Etat d’Israël décida de développer, autant que faire se peut, la construction d’abris collectifs, partout dans le pays. C’est également cette guerre qui incita les dirigeants israéliens à instaurer la présence d’une pièce spécialement prévue pour assurer la fonction de refuge individuel, dans chaque appartement : la Mamad, cet espace protégé en cas d’urgence.

D’après les données de la défense passive, il y a en Israël plus de 20 000 refuges de ce type, mamadim pour 480 500 appartements. Pour les abris publics, il en existe 9600. Mais le chiffre particulièrement inquiétant est le nombre d’appartements totalement dépourvus d’abris dans les quartiers les plus anciens des zones urbaines : 701 500. Pour les villages, ce nombre n’est pas défini mais tout laisse penser que nombreuses sont les maisons non protégées, en particulier dans les villages arabes.

Ceci pour l’aspect quantitatif de ces abris. Malheureusement, pour beaucoup d’entre eux, collectifs comme individuels, la qualité même de leur construction laisse fortement à désirer. Le Centre d’administration locale atteste ainsi que la majorité des refuges individuels (dans les appartements) ne sont pas suffisamment renforcés, la faute en incombant aux propriétaires des immeubles. Pour ce qui concerne les municipalités concernées, elles devraient de toute évidence imposer des contrôles plus réguliers et plus stricts.

Heureusement, la situation des abris collectifs est, en comparaison, relativement acceptable. Ceci s’explique d’abord par l’action régulière d’une initiative civique, dans le cadre d’un programme appelé : Service doublement efficace. Dans cette optique, les municipalités partenaires ont prévu différents tests effectués par des volontaires. Par exemple, l’un des exercices consiste à libérer et rendre l’endroit accessible aux réfugiés le plus rapidement possible. L’exercice consiste également à s’assurer que les règles élémentaires d’accueil de la population y sont respectées, notamment une climatisation, un éclairage et des sanitaires convenables. Résultat de ces vérifications : une bonne partie des refuges devront être soumis à une indispensable rénovation. Ainsi par exemple au Conseil régional de Pardess Hana-Karkour, on dénombre 61 abris devant être rénovés, 27 faisant partie du programme : service doublement efficace. A Kiryat Yam, sur 32 abris appelés à rénovation, 27 également font partie de ce projet.

Cette enquête nationale a englobé 67 municipalités du Nord du pays. Elle y a dénombré 2841 abris inaptes et devant être rénovés. Cette situation et ces besoins nécessitent un budget de 100 millions de shekels. La plupart de ces conclusions ont été tirées après la dernière guerre du Liban.

L’autre faiblesse réside dans les mamadim, ces refuges d’appartements. En effet, la menace d’armes chimiques ou biologiques contraindrait la population à se protéger dans des abris où il est quasiment impossible de rester plus de trois heures. Il s’agirait donc de pouvoir purifier l’air extérieur dans cet intervalle de temps. Il est pourtant avéré qu’un tel laps de temps est, en temps de guerre, probablement trop court.

Le mal est connu. Il reste aux responsables du pays à administrer le remède, sans trop attendre.

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